Le parquet de la Cour Pénale International (CPI) accuse Charles Blé Goudé d’être mêlé à 184 cas de meurtre au cours de la crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et mars 2011. Les juges doivent confirmer ou infirmer.
L’ex chef des jeunes patriotes, éphémère ministre sous le régime de Laurent Gbagbo, a comparu lundi devant la juridiction pénale internationale dans le cadre d’une audience de confirmation des charges.
« Blé Goudé a participé à un plan concocté par Laurent Gbagbo et son entourage dont fait parti le suspect, pour confisquer le pouvoir après le verdict de la Commission Electorale Indépendante (CEI) donnant Alassane Ouatara vainqueur de la présidentielle de novembre 2010 reconnu comme tel par la communauté internationale ».
Le parquet soutient que Blé Goudé et ses partisans « ont tué, violé et brûlé vifs » des individus considérés comme des partisans de Mr Ouatara sur la base «de leur fasciés et de leur appartenance ethnique ».
Les détails de cette comptabilité macabre donnent « 184 meurtres, 38 viols, 126 actes inhumains et 348 persécutions » selon la gambienne Fatou Bensouda.
Au-delà du verbe facile et des excès de langage, ce tribun qui avait mis ses brillantes qualités d’orateur au service d’une cause contestable, va devoir assumer un passé très agité. Un avenir pénal qui pourrait de préciser dès ce jeudi avec la confirmation ou l’infirmation des autre chefs d’accusation par les juges.
Le respect de la présomption d’innocence et l’exigence d’un procès juste et équitable, avec toutes les garanties pénales reconnues à la défense, constitue le point fort de cette juridiction que certains africains accusent de trop s’intéresser aux affaires du continent ignorant cependant que la plupart des cas lui sont soumis par les États eux mêmes.
Reste à souhaiter que la CPI presse un peu plus le pas et accélère l’enquête concernant les actes commis par certains partisans de l’actuel pouvoir pour adoucir l’image d’une justice à géométrie variable.