Selon une étude réalisée par Karen Grepin, une experte en santé publique de la New York University, sur les 2,9 milliards de dollars promis pour combattre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, 40 % seulement ont réellement atteint les pays touchés la maladie à virus Ebola.
Publiée, le 3 février dans le British Medical Journal (BMJ), l’étude se base sur les chiffres du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha), qui précise qu’à la fin de l’année dernière, les pays concernés avaient reçu 1,09 milliard de dollars.
Selon cette experte, ces retards de versements ont pu contribuer à la propagation du virus et pourraient même avoir accru les besoins de financement. Karen Grepin souligne que les agences sanitaires mondiales ont eu du mal à fournir des estimations fiables des financements nécessaires pour lutter contre la propagation d’Ebola.
Pilotée par Karen Grepin, cette étude a révélé que la Guinée a informé l’OMS d’une «épidémie au développement rapide » du virus Ebola le 23 mars 2014 mais le premier appel majeur de financement international n’a été lancé que durant le mois août.
Ce premier appel de fonds visait à mobiliser 71 millions de dollars seulement. À la mi-septembre 2014, les Nations unies estimaient à 1 milliard de dollars le coût de la lutte contre l’épidémie. Deux mois plus tard, cette estimation était revue à la hausse de 50 %.
L’épidémie d’Ebola a fait plus de 8800 morts, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, depuis décembre 2013.
Ablaye Modou NDIAYE