La célébration des 40 ans de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le 13 novembre dernier, a été une tribune saisie par le chef de l’Etat du Bénin Thomas Yayi Boni pour préconiser la création d’un Fonds de financement d’élimination de la pauvreté.
Pour Yayi Boni, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa, il s’agit de doter la BOAD de capacité pour mobiliser les ressources destinées au financement des activités non marchandes. Cet ancien président de la BOAD trouve inapproprié que l’institution financière « s’endette sur le marché pour financer le secteur non marchand». Aussi suggère t-il que le bras financier de l’Uemoa prenne exemple sur le Fonds africain de développement de la BAD, le Fonds de la banque asiatique de développement, l’Association internationale de développement de la Banque mondiale ainsi que des ressources douces du FMI et même aille au-delà pour disposer de ressources suffisantes et à taux réduit pour le financement de la mise en place des infrastructures dans cette Union de huit Etats ayant en commun le franc CFA.
« Il sera opportun d’envisager la création d’un Fond ouest-africain de développement en mutualisant les apports de nos institutions sous-régionales à savoir la BCEAO et la Commission de l’Uemoa en plus des ressources propres de notre institution et en recherchant un partenariat renforcé avec la BAD et la Banque mondiale pour la mobilisation des ressources concessionnelles et pourquoi pas des dons », a plaidé Yayi Boni. A en croire le président béninois, dans l’impérieuse nécessité d’accroitre les ressources de la BOAD à taux réduit, on peut envisager qu’une partie de l’aide publique au développement des Etats membres, souvent non entièrement consommée soit affectée à la BOAD « qui l’utiliserait avec diligence et efficacité au profit du financement de l’ensemble du secteur non marchand».
La création du Fond de financement d’élimination de la pauvreté figure parmi quatre défis relevés par le président Yayi Boni, notamment le renforcement de la mission de banque régionale d’investissement de la BOAD ; la mise en place de mécanisme approprié destiné à capter les épargnes nationales et régionales, les ressources des banques de dépôts et de conciliation, les fonds de participation et de garantie et les fonds souverains ; et enfin l’érection de la BOAD en un véritable instrument d’intégration régionale.