Le Burkina Faso, acteur majeur dans le secteur aurifère en Afrique de l’Ouest, dispose actuellement de 22 permis d’exploitation industrielle valides, dont 13 mines industrielles pleinement opérationnelles qui ont produit 53,375 tonnes d’or en 2024, a annoncé Doulaye Sanou, secrétaire général du ministère de l’Énergie, des Mines et des Carrières, ce mardi 16 septembre à Ouagadougou.
À ces sites s’ajoutent sept mines semi-mécanisées, huit autorisations d’exploitation artisanale et plus de 800 sites artisanaux informels, selon le responsable. Ce panorama révèle un secteur minier à deux vitesses : d’un côté, les grands projets industriels qui alimentent les recettes publiques, et de l’autre, une exploitation artisanale massive mais difficile à encadrer.
Ces annonces interviennent en prélude à la 7e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), prévue du 25 au 27 septembre 2025 à Ouagadougou. Placée sous le thème : « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : quelle nouvelle vie pour les communautés locales ? », la rencontre réunira plus de 2.000 participants du Burkina Faso, de la sous-région et d’ailleurs, selon les organisateurs.
L’or, moteur économique mais source de défis
Le Burkina Faso est l’un des principaux producteurs d’or du continent. Mais la prolifération des sites artisanaux informels, souvent exploités dans des conditions précaires et échappant en grande partie au contrôle fiscal, pose d’importants défis de gouvernance, de sécurité et d’environnement.
Les autorités reconnaissent que si l’exploitation minière industrielle contribue à la croissance économique, l’exploitation artisanale, bien qu’elle fournisse des revenus à des milliers de ménages, reste marquée par la fraude, la contrebande et des impacts négatifs sur les communautés locales.
Quid de la raffinerie ?
Pour le Burkina Faso, le secteur aurifère reste une source incontournable de devises et d’emplois, mais il soulève également des enjeux sociaux et environnementaux majeurs. La nécessité d’une meilleure réhabilitation des sites, d’un encadrement renforcé des 800 exploitations artisanales et d’une meilleure redistribution des revenus miniers figurent désormais au cœur du débat national.
A noter que le pays a lancé, en novembre 2023, la construction d’une raffinerie d’or dont les travaux sont toujours en cours. Sa mise en service est prévue d’ici à la fin de l’année 2025.

