La Société nationale immobilière (SNI), premier bailleur public au Gabon, vient d’annoncer l’ouverture de son expertise au grand public à travers la création d’un guichet d’accompagnement pour assister les particuliers à construire leur logement à partir de fonds propres.
Selon la direction générale de la SNI, le guichet propose de « participer, notamment, de la conception à la réalisation » des habitats des particuliers et en évaluant le coût global de la construction. Cette initiative s’inscrit dans l’objectif prescrit par le gouvernement gabonais de garantir un logement décent, au plus grand nombre de nationaux et de leur fournir un cadre de vie salubre et sécurisé.
Un déficit de plus de 200 000 logements à Libreville
Si la moitié de la population gabonaise vit dans la capitale, Libreville , le déficit en logements est estimé à plus de 200 000, selon une enquête du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. L’Etat n’ayant pas mis suffisamment de moyens pour construire de nouveaux logements sociaux, les prix des logements ont grimpé au détriment de la majorité de la population active, notamment, et les agences immobilières qui font de la surenchère.
A Libreville, les loyers mensuels des logements encore accessibles varient entre 85. 000 FCFA pour un studio (communément appelé F 1) et 200 000 FCFA pour une maison de 2 chambres. Les prix de location des appartements plus grands ou des villas varient de 350 000 à 2 millions de F CFA par mois, selon leur localisation.
En dessous de ces fourchettes, les habitations sont insalubres. Pour la mairie de Libreville, il faille « construire environ 10 000 logements par an dans la capitale « . Un objectif que n’a jamais pu réaliser l’Etat gabonais.
Une autre voie explorée par les particuliers est l’accès au crédit mais ils se heurtent souvent à la rigidité du système bancaire local. Mais le plus grand nombre de Gabonais ( dont plus de 70% sont locataires) est jusqu’à présent exclu de l’accession à la propriété du fait du dysfonctionnement des mécanismes locaux de financement au logement.
Comme il est plus facile d’obtenir un crédit voiture auprès des banques, des centaines de particuliers passent par cette voie pour réorienter ce crédit vers la construction de leur maison.