Au terme d’une mission de 4 jours au Sénégal, du 17 au 20 février, les administrateurs de la Banque africaine de développement (BAD) ont passé en revue la situation actuelle du portefeuille,constitué de 6 projets phares. Il s’agit du projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeurs entre autres du projet de zones de transformation agro-industrielle du sud, d’un coût global de 190 milliards de FCFA (312,8 millions de dollars).
Les représentants de la BAD de concert avec les parties prenantes (directeurs de sociétés, ministres…) ont également effectué des visites de terrain pour s’enquérir des autres projets notamment l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass. Dans un point de presse, tenu, vendredi 21 février à Dakar, la délégation a livré ses impressions sur ses projets et la situation du portefeuille au Sénégal.
Ainsi, les membres de l’institution ont noté la pertinence de la stratégie d’intervention au Sénégal en cours pour la période 2016/2020. Un programme qui s’articule autour de 2 piliers à savoir l’appui à la transformation agricole et le renforcement des infrastructures de soutien à la production et à la compétitivité (énergie et transport). Pour Saïd Maherzi, chef de délégation de la BAD, le Sénégal a obtenu une mention spéciale pour l’exécution de ses projets.
Conformément aux objectifs recherchés, souligne-t-il, les projets ont eu des impacts significatifs auprès des populations. «Ce qui nous incitent à soutenir leur démultiplication et extension de manière à offrir au plus grand pan possible de la société, surtout les jeunes et les femmes, des opportunités d’accéder à de meilleures conditions de vie», a-t-il promis
Une bonne tenue du cadrage macroéconomique
Les administrateurs ont salué les bonnes performances macroéconomiques du Sénégal ainsi que les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes (Doing business 2020). Le Sénégal a gagné 18 places, 141e rang du Doing Business 2019 contre 123e en 2020. Les résultats macroéconomiques ont été satisfaisants au cours des 5 dernières années avec une croissance moyenne de 6,5%.
Le Sénégal reste sur des perspectives favorables sur certains indicateurs macroéconomiques à savoir l’inflation, la stabilité monétaire, le déficit budgétaire. Évoquant la situation de la dette, Saïd Maherzi a soutenu « qu’elle reste un défi, même s’il n’est pas excessif, se situe en dessous des critères de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et est jugé modéré par des institutions financières».
Le chef de délégation a suggéré de «préserver ce niveau d’endettement pour que cela ne soit pas un obstacle plus tard aux efforts de mise en œuvre des axes de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent et ne mette pas en cause les acquis de croissance et de développement».
Intervenant au Sénégal depuis 48 ans (1972/2020) , la BAD a approuvé 114 opérations pour un montant de plus de 3,15 milliards de dollars. Le total des engagements en cours s’élève à environ 2 milliards de dollars. Il est composé de projets du secteur public national, de projets régionaux, des opérations du secteur privé et d’une garantie partielle de crédit pour la couverture du risque de change.
Les financements de la BAD dans le cadre du programme de prêt pour 2020, d’un montant d’environ 170 milliards de FCFA, seront orientés vers le secteur des infrastructures, des services de transport, du développement de l’agriculture et de la gouvernance à travers l’appui aux réformes.
Ibrahima Junior Dia