Qui pour reprendre les activités de l’opérateur télécoms Orange au Niger où le groupe est présent depuis 2008 ? Plusieurs opérateurs font la cour à la société dont les mauvaises performances financières enregistrées successivement sur les deux dernières années l’avaient contrainte à ouvrir une procédure en règlement préventif.
Orange n’entretient plus le mystère au sujet de sa filiale nigérienne sous pression fiscale ; la décision de quitter le pays est acté. Selon Alioune N’Diaye, le directeur exécutif du groupe pour la région Afrique et Moyen-Orient, « nous sommes en train de chercher un repreneur pour que l’activité continue et que les emplois soient préservés. Nous avons des offres et des gens sont intéressés pour reprendre», avait-il indiqué à la presse à Bamako (Mali) en marge d’une rencontre avec le président Ibrahim Boubacar Keïta.
D’ailleurs, Alioune N’Diaye n’a pas hésité à faire une comparaison entre les systèmes fiscaux des deux pays voisins ouest-africains. « (…) Le Mali est aussi le pays où l’Etat récolte plus de recettes taxes, impôts redevances, de droits de douane. C’est un système vertueux», a-t-il déclaré avant d’ajouter : « par contre, au Niger, l’Etat a mis un niveau d’impôts tel que cela fait environ 10 ans qu’on y est avec un investissement de 190 milliards de F CFA, mais à la clé zéro-bénéfice». Et de conclure : « le Niger a pris le contraire du système vertueux du Mali, c’est pourquoi on va quitter ce pays ; mais dans l’ordre ».
Rappelons que les relations entre la société et le fisc nigérien sont restées houleuses depuis plusieurs. Le 29 novembre 2018, la Direction Générale des Impôts avait ordonné, suite à un redressement fiscal de plus de 22 Milliards FCFA (33 millions d’euros), la fermeture des locaux d’Orange Niger pour non-paiement d’impôt. L’opérateur – qui a enregistré une dépréciation de ses actifs immobilisés de 52 millions d’euros en 2017 et de 43 millions d’euros en 2018 – a annoncé avoir formulé un recours devant lui « permettre de défendre ses intérêts en toute sérénité », avant de parvenir à un accord avec l’autorité pour le règlement d’une partie du montant total.
Fin février 2019, Orange Niger a également annoncé avoir sollicité l’ouverture d’une procédure de règlement préventif auprès du tribunal de commerce de Niamey visant à éviter une cessation de paiement. Un expert avait été nommé à cet effet, et sa mission consiste à « examiner la situation » et à « accompagner la direction générale d’Orange-Niger dans les négociations avec les créanciers ».
D’après plusieurs sources, seules deux des cinq sociétés en course pour la reprise de la société retiennent l’attention d’Orange. Il s’agit de Telecel Centrafrique et de Rimbo Holding de l’homme d’affaires Mohamed Rhissa, déjà actionnaire majoritaire local d’Orange Niger.