L’après Bouteflika a bien commencé en Algérie. L’arrestation, samedi, de Said, tout puissant frère et conseiller du président démissionnaire, marque une nouvelle étape dans la chasse aux sorcières caractéristique des fins des régimes autocratiques. Deux anciens hauts responsables du renseignement ont aussi été placés en détention : le général Mohamed Mediène dit « Toufik », patron des services secrets d’Algérie durant vingt-cinq ans, et l’ex-coordinateur des services de renseignements Athmane Tartag, alias « Bachir ». Les trois hommes, arrêtés samedi, sont poursuivis pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat », a précisé le parquet dans un communiqué lu à la télévision d’Etat.
Saïd Bouteflika, 61 ans, était considéré comme le véritable homme fort du palais présidentiel depuis l’accident vasculaire cérébral dont a été victime son frère en avril 2013. A ce titre, il est l’une des figures honnies des manifestants algériens, qui réclament la fin du système Bouteflika depuis le 22 février. Après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, les protestataires continuent de réclamer le départ de tout son entourage.
Homme fort du pays depuis qu’il a lâché l’ex-président, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a récemment appelé la justice à « accélérer la cadence » des enquêtes, une demande assimilée à une « injonction » par ses détracteurs.