Alors qu’il s’apprête à lever 2 milliards de dollars sur le marché international, l’Angola vient de voir sa note ramenée de « B » à « B- » avec perspective stable par l’agence Standard and Poor’s.
L’agence évoque notamment des recettes fiscales moins importantes que prévues, l’augmentation attendue du service de la dette (15% des revenus fiscaux en 2017 contre 7% en 2015) et un secteur bancaire et financier modeste.
Cette évaluation intervient au lendemain de la décision du gouvernement d’émettre des eurobonds d’une valeur estimée à plus de 2 milliards $. La sortie qui s’annonce risquée fait suite à celle réalisée en novembre 2015 quand Luanda avait mobilisé 1,5 milliard de dollars à travers un syndicat composé de prestigieux noms dont Goldman Sachs International, Deutsche Bank et le chinois ICBC International.
Risque politique exacerbé par les guerres de succession
Au pouvoir depuis 1979, le président Eduardo Dos Santos ne se représentera pas aux élections prévues le 23 août 2017. En prévision de cette succession délicate, le parlement a voté, le 21 juillet, des amendements limitant considérablement le pouvoir du futur président. Celui-ci n’aura pas la latitude de révoquer les responsables de sécurité désignés par son successeur pour une période de huit ans. En outre, un projet de loi prévoit l’augmentation du traitement des ex-présidents et l’immunité du président Eduardo Dos Santos.
Le duel électoral se jouera entre l’actuel ministre de la Défense, Joao Lourenço, investi en février par le Mouvement Populaire de libération de l’Angola -MPLA, au pouvoir- et le président de l’Unita, Isaias Samakuva, lequel est farouchement opposé aux amendements votés dernièrement et visant à verouiller les institutions du pays au bénéfice du clan au pouvoir. Et si le parachute doré du président Eduardo Dos Santos était le prix à payer pour une alternance pacifique?