Depuis sa cellule à la prison de Rebeuss, le maire de Dakar, Khalifa Sall, dit « constater avec effroi » que la Cour Suprême du Sénégal, « légalement indépendante et impartiale, s’est autorisée à s’adresser à l’opinion par une communication non officielle auprès des rédactions contre une partie au procès, en pleine campagne électorale ».
La Cour Suprême du Sénégal, par son conseiller en communication Monsieur Mansour KANDJI, a transmis par mail du 20 juillet 2017 à 19 h 59 mn à la presse sénégalaise, un communiqué de presse (voici le Communiqué de la cour)./
Selon le collectif des avocats de l’édile de Dakar, la Cour suprême a, dans ce communiqué, rendu compte de son arrêt dans « des termes choisis qui tendent insidieusement à faire croire que M. Khalifa SALL a reconnu le détournement et la commission de faux en écritures. »
« M. Khalifa SALL informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il n’a jamais détourné des fonds publics et n’a jamais reconnu avoir détourné des fonds publics ni commis de faux. M Khalifa SALL constate avec effroi que la Cour Suprême du Sénégal, légalement indépendante et impartiale, s’est autorisée à s’adresser à l’opinion par une communication non officielle auprès des rédactions contre une partie au procès, en pleine campagne électorale, dans l’intention manifeste de porter atteinte à l’image et aux droits d’un candidat aux élections législatives ».
Pour le collectif, « ce procédé de la Cour Suprême démontre enfin que le procès initié par l’Etat du Sénégal contre M. Khalifa SALL n’est ni juste, ni équitable et que la justice sénégalaise instrumentalisée contre sa personne, n’est pas indépendante dans les faits ».
Des instructions fermes ont été données au collectif des Avocats, poursuit le communiqué, pour dénoncer ces manquements graves au devoir d’impartialité de la Cour, à l’égard de toutes les parties au procès, et exercer toutes actions appropriées contre Monsieur Mansour KANDJI et ses instigateurs et commanditaires.
Poursuivi pour « détournement de deniers publics », le maire de Dakar est à la tête de la coalition d’opposition Mankoo Taxawu Sénégal pour les législatives du 30 juillet 2017. Détenu depuis le 7 mars pour une présomption de détournement de 2,7 millions d’euros, Khalifa Sall n’a pas pu bénéficier d’une liberté provisoire le temps de battre campagne.