C’est l’un des faits majeurs de la semaine qui vient de s’écouler. L’agence de notation Moody’s Investors Services a abaissé d’un cran, mercredi, la note de crédit de la dette souveraine chinoise, disant craindre une érosion de la solidité financière de la deuxième économie mondiale dans les années à venir.
La note souveraine de l’Empire du Milieu passe ainsi de Aa3 à A1, exprimant la conviction de Moody’s selon laquelle la solidité financière de la Chine va s’éroder au cours des prochaines années tandis que l’endettement de l’économie va continuer d’augmenter alors que le potentiel de croissance va ralentir ».
En réaction, le ministère chinois des Finances a estimé que cette dégradation était fondée sur une méthodologie inappropriée qui, selon lui, exagère les difficultés auxquelles l’économie chinoise est confrontée et sous-estime les efforts de réforme conduits par les autorités.
Le ministère a ajouté que la dette publique va augmenter à un rythme raisonnable et que l’augmentation de l’endettement des collectivités locales et des entreprises d’Etat ne pèsera pas sur celui du gouvernement central.
Si l’abaissement de la note souveraine devrait entraîner une légère augmentation du coût de financement pour le gouvernement chinois et les entreprises d’Etat, elle demeure confortablement en catégorie d’investissement.
Moody’s avait déjà abaissé la perspective de la note souveraine de la Chine en mars 2016, mettant alors en avant la montée de l’endettement et les incertitudes sur la capacité des autorités à mettre en oeuvre des réformes et à s’attaquer aux déséquilibres au sein de l’économie.
Le ministre des Finances chinois de l’époque, Lou Jiwei, avait alors dit que Pékin n’attachait pas « beaucoup d’importance » à cette décision.
Standard & Poor’s avait abaissé à négative la perspective attachée à sa note au même moment. La note AA- de S&P est un cran au-dessus de celle de Moody’s et de Fitch.