Touchés par la chute des prix des matières premières, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) mettent en œuvre des politiques de rigueur budgétaire et de nouvelles réformes devant aider à relever un niveau de croissance tombé à moins de 2 % en 2016. Une démarche qui devra être cohérente et collective, selon Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
« Il est très important que les politiques qui sont mises en œuvre, les réformes qui sont entreprises, le soient de manière cohérente et collective », a-t-elle fait savoir jeudi à Washington, tout en réaffirmant le soutien du fonds à « aider la zone à se redresser et à répondre au double défi qui se pose à elle, la baisse du prix des matières premières et les questions de sécurité ».
En effet, explique-t-elle, « chaque pays aura ses spécificités, ses programmes de réformes engagés s’il le souhaite. Mais je pense qu’il faut que ce soit une démarche qui soit commune aux six États ».
Pour rappel, plusieurs pays exportateurs de pétrole de la CEMAC subissent une grave crise économique en raison d’une faible diversification. L’ajustement budgétaire en cours au Tchad a entraîné une diminution importante des dépenses courantes et des dépenses d’investissement, affaiblissant la demande intérieure. Au Congo, le déficit budgétaire atteignait 17 % fin 2016, alors que les recettes sont tombées à environ 31% du PIB en 2016, contre une performance de 47 % en 2013, avec une hausse du ratio total dette/PIB estimé à 73 %. Bien au-dessus du plafond de 70 % défini par la zone.
Par Nephthali Messanh Ledy