Le groupe Ecobank Transnational Incorporate (ETI) a provisionné 221,7 milliards de nairas (723 millions de dollars ) dans ses comptes audités de l’exercice 2016 présentés mardi à la Bourse du Nigeria. La banque entend «nettoyer » de ses livres les créances en souffrance afin de repartir du bon pied. Cette tentative de solder un passé qui pèse encore sur le présent intervient dans un contexte difficile.
Si la banque panafricaine a enregistré une progression de 22,3% de sa marge brute à 665 milliards de nairas en 2016 et des profits avant charges de dépréciation à 188 milliards de nairas contre 146 milliards une année plutôt, il convient de le dire: l’exercice s’est terminé en territoire négatif.
Ainsi, le résultat avant impôt s’établit à -33,7 milliards contre un résultat positif de 40,5 milliard une année plutôt. Le résultat net est quant à lui négatif de 52 milliards de nairas (170 millions de dollars) contre des bénéfices de 21,25 milliards de nairas en 2015.
Le directeur général, Ade Ayeyemi, attribue ces contre-performances à un environnement économique difficile des pays de présence, notamment le Nigeria, et à une forte hausse du dollar, base de reporting d’Ecobank, par rapport aux monnaies africaines.
L’exposition sur le Nigeria, qui représente 40% des revenus de la banque, a particulièrement pesé sur l’exercice, faisant dire aux analystes du marché s’il n’était pas opportun de revoir le positionnement global de l’institution surexposé sur un pays où il compte aussi le plus de créances non performantes.
Parallèlement, le groupe dit avoir revu son dispositif de gestion des risques. L’emission obligataire de de 400 millions de dollars va être utilisée pour payer environ 200 millions de dollars d’engagements à court terme.
En tout cas, la décision de se séparer des mauvaises créances et d’acter la dépréciation d’actifs, si elle est douloureuse dans l’immédiat, offre des perspectives intéressants quant à l’avenir. Reste pour(et c’est le plus difficile) de convaincre les actionnaires, grands et petits, qu’ils peuvent indéfiniment prolonger leur diète en se privant de dividendes et de plus values sur une action qui plonge depuis quatre ans à Accra, Abidjan et Lagos.