La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) dans une lettre de recherche qui vient d’être publiée, étale les effets potentiels du Brexit pour les économies de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale). La part assez faible des échanges commerciaux entre les pays de la CEMAC et le Royaume-Uni, l’impact attendu à court terme devrait être assez minime.
En revanche sur le long terme, « le fort degré d’ouverture des économies de la CEMAC permet d’envisager un impact qui transiterait via le renchérissement du coût des importations et donc le volume des réserves de change. En effet, la hausse de la valeur du dollar devrait contribuer à garder le prix du baril de pétrole au plus bas, renchérir davantage les importations et accentuer l’érosion des recettes budgétaires des Etats. Ce qui, du fait du déficit structurel des balances de paiements, résulterait en une baisse des réserves de change », a analysé Thiang Junior ENGO NGUEMA, Chef du service analyses et études sectorielles à la Direction de la Recherche de la BEAC.
Par ailleurs, le Brexit pourrait également avoir des effets indirects sur la demande intérieure qui émane des pays européens importateurs des biens et services en provenance de la CEMAC. Notamment du fait de l’incertitude créée par le Brexit sur les marchés financiers et de la faible reprise de la croissance mondiale. Autant de facteurs qui, cumulés à la chute durable du prix du baril de pétrole, contribueraient à accentuer la baisse des ressources des Etats de la CEMAC.
Enfin, selon le rapport, le Brexit contribue également à remettre d’actualité la problématique de la dépendance des économies de la CEMAC aux matières premières. Il s’avère donc plus que nécessaire que les pays de la sous-région intensifient leurs efforts de diversification des économies et la mise en place de stratégies d’industrialisation afin de favoriser la production de biens à forte valeur ajoutée et, ainsi, réduire leur exposition aux fluctuations des prix des matières premières.