Par Nephthali Messanh Ledy
Au Bénin, l’Etat veut prendre en main l’activité halieutique. En témoigne la série de décisions prises ce mercredi 22 février en conseil des ministres.
Il s’agit, en effet, de la mise en place d’un Observatoire des pêches, d’une Police des pêches, d’un Comité d’appui à l’exécution des mesures d’assainissement et de réhabilitation et d’une Unité spéciale de suivi de la feuille de la route, rattachée à la Présidence de la République. Des mesures qui visent à assainir durablement et réhabiliter le lac Ahémé, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo.
Selon un communiqué officiel, la gestion des cours d’eau et plan d’eau pose de sérieux problèmes environnementaux, du fait notamment des pratiques peu recommandables. « Les facteurs de dégradation sont nombreux : ils sont d’ordre physique, chimique et biologique. Ils engendrent des perturbations au niveau des échanges entre la mer et les eaux continentales. Le cycle de reproduction des espèces halieutiques est affecté, de même que la biodiversité végétale et la qualité des produits halieutiques. Certaines espèces sont en voie de disparition », indique-t-on.
On cite par ailleurs une occupation anarchique des berges, une utilisation des engins et techniques de pêche dévastateurs, des déversements d’ordures ménagères, et une prolifération des plantes aquatiques envahissantes.
Le Bénin est caractérisé par un réseau hydrographique assez dense, appartenant à deux grands bassins que sont le bassin du Niger au nord et le bassin côtier au sud.
Selon le Rapport National sur la pêche, publié en 2014, cette activité qui pèse près de 3% dans le PIB national a connu une surexploitation significative des plans d’eau en général ces dernières années, avec une production annuelle estimée à 30 000 tonnes.