Par Mamadou Aliou Diallo
Russal, le géant minier Russe, leader mondial de l’aluminium et l’État guinéen ont signé le 28 avril 2016, le contrat d’exploitation de la mine de bauxite Dian-Dian ainsi que le contrat de la remise en service de l’usine de bauxite et d’alumine (UBA) Friguia.
Cette unité industrielle avait arrêté ses activités depuis le 4 Avril 2012, à cause d’une grève déclenchée par les employés de l’usine.
Exploitation de la mine de bauxite Dian-Dian
Dian-Dian est la plus grande mine de bauxite au monde aux réserves prouvées de 564 millions de tonnes, dont Russal détient le droit d’exploitation.
La réalisation du projet prévoit la création et l’accroissement graduel des capacités d’extraction, de transport, de stockage et de traitement de bauxite.
Selon le plan initial, la construction et la mise en service de la mine devaient être finies en 2016. Au mois de décembre 2013, le projet Dian-Dian (COBAD) a reçu la qualité d’un projet d’intérêt national.
Ladite exploitation sera divisée en trois étapes. La première étape, qui doit être finie avant la fin 2017, prévoit la construction de la mine d’une capacité de 3 millions de tonnes de bauxite par an. La deuxième elle, est prévue avant la fin 2021. Elle prévoit un accroissement du flux de production de bauxite jusqu’à 6 millions de tonnes par an, ainsi que l’élaboration du projet d’accroissement du flux jusqu’à 9 millions de tonnes par an à l’option d’accroissement jusqu’à 12 millions de tonnes par an. Avant la fin de 2020, les parties négocieront aussi la possibilité de construction d’une usine de bauxite et d’alumine de 1,2 millions de tonnes d’alumine par an.
La relance de l’usine d’alumine
Implantée à Fria depuis plus de cinq décennies, la ville a bâti son essor et ses activités autour de l’usine d’alumine (Friguia) qui faisait vivre les quelques 100 000 habitants de cette cité. Mais le sort des travailleurs de cette usine et des habitants de Fria vont être scellés en 2012, suite à un mouvement de grève du syndicat des travailleurs de l’usine qui sera jugé illégal et conduira à l’arrêt des activités. Depuis, près de cinq ans se sont écoulés, et qui ont fait vivre le martyr aux travailleurs dont la plupart sont tombés malades par manque de soins ou décédés dans une précarité totale, y compris les habitants de cette ville dont toutes les activités tournaient autour de l’usine. Aujourd’hui, Fria n’évoque plus que le souvenir d’un passé faste et glorieux.
Mais depuis avril dernier, l’espoir renaît chez les habitants de cette ville, qui était plongée dans une profonde agonie à cause de l’arrêt des activités de l’usine d’alumine. Le gouvernement et Russal se sont mis d’accord sur la relance de l’unité industrielle dont les Tavaux de réhabilitation ont été effectuée en ce début d’année 2017.
Selon le contrat signé, RUSAL élaborera l’ensemble des mesures de mise en service de l’usine, et ensuite, au cours des 12 mois après la première production commerciale, elle va accroitre progressivement la capacité de l’usine jusqu’à 550-600 milles tonnes d’alumine par an. RUSAL élaborera un projet définitif et une étude de faisabilité de modernisation de l’UBA Friguia avec la possibilité d’accroissement de sa capacité jusqu’à 1,5 millions de tonnes par an. Les parties doivent prendre la décision de la réalisation de ce projet avant la fin 2020. La période de réalisation du projet fera au moins trois ans.
«Vu l’état des lieux de l’industrie mondiale de l’aluminium, le management de RUSAL et le gouvernement de la République de Guinée ont pris conscience qu’à présent la mise en service des nouvelles capacités de production d’alumine n’est pas opportune du point de vue économique. On a décidé de se concentrer sur la remise en service des capacités existantes de l’UBA Friguia et d’exploiter méthodiquement la mine Dian-Dian conformément au calendrier fixe» a déclaré Vladislav Soloviev, directeur général de RUSAL.
L’UBA Friguia comprend la mine de bauxite, l’usine d’alumine, le chemin de fer et d’autres éléments de l’infrastructure. La capacité industrielle prévue de l’usine est 650 000 tonnes d’alumine et 2,1 millions de tonnes de bauxite par an. Les réserves prouvées sont estimées à 325 millions de tonnes de bauxite.