En Côte d’Ivoire, le risque d’insolvabilité s’est accru sur les contrats de cacao vendus par anticipation selon le système de vente aux enchères (qui concerne 80% des récoltes).
Ayant perdu 30% de sa valeur depuis le pic du mois de juillet 2016, le cours de la fève subit les contrecoups d’un marché mondial excédentaire et des prévisions de récolte élevées en Amérique Latine et en Afrique. Aussi, le Conseil ivoirien Café Cacao (CCC) qui a déjà suspendu certains exportateurs en défaut a envoyé une série de lettres à un nouveau groupe d’exportateurs sommés de s’acquitter de leurs engagements sous peine d’être bannis des prochaines enchères. La crise est telle que le CCC es obligé de puiser dans les fonds de stabilisation pour maintenir le prix garanti aux producteurs, soit 1 100 FCFA le kilogramme. Si les cours ne se redressent pas rapidement, en s’éloignant du plancher des 2500 dollars vers le niveau des 3000 dollars, les conséquences financières seront désastreuses. L’Etat ivoirien puisera dans son fonds de stabilisation pour maintenir le pouvoir d’achat du producteur. Les niveaux de stock, estimés à 250 000 tonnes en Côte d’Ivoire, devront s’ajouter à une production record qui devrait atteindre 1,5 millions de tonnes. Dans cette situation, le mot d’ordre de l’Organisation mondiale des cultivateurs de cacao (OMCC) demandant aux producteurs ivoiriens de ne pas brader leur production face à la difficulté qu’ils ont à l’écouler a peu de chances d’être entendu.