Par Ibrahim Mayaki, secrétaire exécutif NEPAD
Lorsqu’il a été élu pour son premier mandat à la tête du Comité d’orientation du NEPAD en 2013, le président Macky Sall a d’abord dû relever le défi de combler le vide laissé par Meles Zenawi. Artisan de l’une des plus grandes réussites économiques du continent à la tête de l’Éthiopie, l’ancien Premier ministre éthiopien avait également pris très au sérieux ses responsabilités à la tête du Comité d’orientation du NEPAD. Avant sa mort il avait donné son visage au NEPAD tel que nous le connaissons aujourd’hui : une Agence en ordre de marche, intégrée à l’Union Africaine et dotée d’un mandat précis, axé sur la mise en œuvre de projets régionaux.
Très rapidement, le président Macky Sall, avec un pragmatisme remarquable, a identifié les principaux enjeux du développement futur de l’Agence et a choisi de prioriser les infrastructures. Il a décidé d’appuyer tout particulièrement les projets portés par le PIDA (Programme de Développement des Infrastructures en Afrique), notamment les corridors de développement, s’inscrivant ainsi pleinement en phase avec l’un des quatre objectifs essentiels du NEPAD, à savoir l’intégration panafricaine.
C’est dans cet état d’esprit qu’il a décidé d’organiser le Sommet de Dakar pour le financement des infrastructures, en juin 2014. Ce Sommet a été un tournant décisif dans la mise en œuvre du PIDA, notamment grâce à l’adoption de l’Agenda de Dakar pour l’Action (ADA). L’ADA définit, sur la base d’un diagnostic de la situation des infrastructures en Afrique, les actions concrètes à mettre en œuvre pour le financement des 16 mégaprojets retenus sur le continent en s’appuyant essentiellement sur les partenariats public-privé.
Dans ce sillage, d’autres avancées ont été réalisées. Il s’agit, entre autres, de l’adoption, en janvier 2015, du Mécanisme de Prestation de Services du PIDA (SDM) qui a pour objectif de fournir aux pays et institutions à l’origine des projets PIDA l’assistance technique nécessaire à la préparation des projets d’infrastructure dans leur phase préliminaire.
À cela s’est ajouté le lancement, en juin 2015, du Réseau continental des Affaires (CBN), composé notamment des représentants du secteur privé et de la finance, africains et internationaux, ainsi que des organisations régionales et internationales. Ce Réseau vise à faciliter la mobilisation des financements et la mise en œuvre des 16 projets prioritaires retenus par une préparation appropriée et des actions de développement des capacités.
Déjà, on mesure des avancées notables sur des projets aussi variés que l’Initiative régionale de fibre optique reliant les cinq capitales des États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, la construction des chaînons manquants de la route transsaharienne, la dorsale transsaharienne de fibre optique, le barrage hydroélectrique de Sambagalou en Guinée et l’interconnexion des lignes électriques de transport avec le barrage de Kaleta, la ligne ferroviaire Dakar-Bamako ou encore l’autoroute et les ouvrages de transport sur le corridor Dakar-Abidjan-Lagos…
Les avancées permises par cet engagement sans faille du président Macky Sall ont eu pour autre conséquence essentielle de mettre en cohérence les priorités définies par l’Afrique pour elle-même et les priorités mises en avant par les partenaires internationaux de son développement. Cette cohérence s’est affirmée avec la présence de l’Afrique au G20 à Saint Petersburg qui a permis de faire valoir les priorités de l’Union africaine.
Depuis, le G20 a fait du développement des infrastructures en Afrique une des priorités de l’action de ses membres. Ceci se vérifie avec le prochain G20 qui se tiendra début 2017 en Allemagne avec la promesse de la chancelière Angela Merkel de faire de l’Afrique une des priorités de la présidence allemande du G20.
Le leadership du président Macky Sall a été fondamental pour permettre ces avancées.