Par Maria Nadolu, Amsterdam.
Yosef Safi Harb, Fondateur de Happitech, explore le champ des possibles. Il est un de ceux qui se sont lancés dans le domaine de la santé numérique, tout en visant des collaborations avec des partenaires en Afrique. Maria Nadolu, reporter et chroniqueur à Financal Afrik l’a rencontré à Amsterdam pour un entretien portant sur le dynamisme de la santé numérique.
Les startups du domaine ont explosé au cours des dernières années, même si leurs défis sont plus complexes à cause du lourd système dans lequel ils doivent s’insérer, de la règlementation et des délais plus lents. Selon la revue américaine Fortune, entre 2010 et 2014, le nombre de transactions de financement y a augmenté de quelque 200%. Le boom est causé par différents facteurs : des réformes de santé qui transforment les modèles d’affaires, les besoin de populations de plus en plus exigeantes, l’adoption de la technologie dans la vie des tous les jours, et de la santé numérique dans le courant médical.
Dans cette forte croissance de la santé numérique, l’Afrique apparaît comme étant la région la plus dynamique et la plus prometteuse. Du Nigeria au Sénégal, le continent se numérise grâce au talent de ses jeunes entrepreneurs et s’ouvre aux opportunités offertes par ce secteur. Le dynamisme du continent africain est porté en outre par une créativité qui interpelle beaucoup de visiteurs étrangers. L’on se rappelle de la petite phrase de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en août dernier au Nigeria, lors de sa première visite dans la région sub-saharienne: « L’avenir se construit en Afrique». Des initiatives telles que «Basics gratuites» qui offre un accès gratuit à Internet aux utilisateurs de téléphones portables dans les pays sous-desservies, font croire qu’il y a pas mal des raisons de souscrire à sa vision.
L’application « Skip a beat » de Happitech, lancée le 5 Février 2015, s’est rapidement imposée numéro 1 sur le graphique néerlandais de App Store
Happitech, la start-up de Yosef Safi Harb est reconnu déjà au niveau international. Utilisant les capteurs sur le smartphone en combinaison avec des algorithmes intelligents, il a développé une technologie pour mesurer les signes vitaux comme la pulsion, la fréquence cardiaque, la variabilité du rythme cardiaque. La technologie Happitech est actuellement utilisée pour surveiller l’arythmie cardiaque, le stress, l’espérance de vie, et plus encore. Ils collaborent avec des hôpitaux, des universités, des compagnies d’assurances et des entreprises de santé et bien-être. Parmi les partenaires, figurent ONVZ, OLVG, AEGON-Kroodle, Leading global health & fitness institute.
L’application « Skip a beat » de Happitech, lancée le 5 Février 2015, s’est rapidement imposée numéro 1 sur le graphique néerlandais de App Store. Actuellement, l’entreprise se concentre sur les technologies et les applications déployées pour détecter l’arythmie. L’arythmie reste le trouble cardiaque le plus fréquent, et la détection d’un cœur arythmique est toujours difficile, voire critique, car cela demande un équipement lourd et une surveillance du patient pendant approximativement deux mois.
Dans ce champ des possibles, la start up développe ses projets en collaboration avec Dr. Waldemar A. Carlo et Dr. Rubin Pillay de l’Université d’Alabama à Birmingham. Ce projet offre une solution facilement extensible pour améliorer la mortalité néonatale et la mort à la naissance grâce à la capacité de détecter les battements de cœur / la respiration du nouveau-né. A présent, l’ on compte 3,7 décès néonatal et 2.6 million mort à la naissance dont 98% dans le monde en développement.
L’équipe de Happitech est en train de travailler et de valider l’annonciateur du pulse et respiration aux nouveau-nés, connecté avec une application qui guidera le personnel médical à travers un protocole autorisé. Une fois finalisé, il sera distribué gratuitement en application compatible avec tout smartphone avec camera/ flash.
Comment êtes-vous passé du design spatial au domaine de la santé numérique?
En tant qu’ingénieur spatial, je travaillais sur les capteurs. Il s’agit des mêmes genres de capteurs appliqués sur les personnes. Travailler avec les gens c’est quand même beaucoup plus passionnant. C’est ce que j’ai découvert en traitant spécialement avec les hôpitaux. Tout le monde a un casse-tête; le défi est de combiner l’ensemble d’une manière positive, viable pour tous.
Que pensez-vous apporter à l’industrie de la santé?
Nous mesurons l’arythmie seulement avec l’aide des téléphones, sans aucun dispositif externe. Le smartphone peut détecter la présence du trouble du rythme cardiaque. Traditionnellement, l’arythmie est difficile à détecter ; dans le cadre de la technologie médicale, le coût et le temps investis sont assez élevés. Nous offrons une solution très accessible : quelque chose qu’on a avec nous tous les jours, c’est-à-dire le smartphone. Il suffit juste de le démarrer, de faire démarrer l’application et ça marche. il est aussi simple que de mettre le doigt sur l’appareil photo, en attendant une minute pour prendre le relevé. Pour un 100e de coût, nous sommes en mesure d’arriver aux mêmes résultats que ceux de la médecine standard. On peut offrir un moniteur de l’arythmie ; et les conclusions sont rendues entre une et deux semaines de surveillance.
Quelle est votre approche par rapport à l’Afrique?
Nous sommes toujours à la recherche de partenaires novateurs dans le domaine de la santé numérique. Nous avons un software rigoureusement développé ; nous sommes intéressés de créer des relations avec des hôpitaux africains de taille moyenne et grande qui voudraient utiliser notre technologie afin de réduire les décès prénatals.
Votre conseil envers ceux qui veulent investir dans ce domaine?
Essayez de faire le meilleur de ce que vous avez déjà. Réfléchissez bien avant d’investir dans les dernières technologies ou bien d’inventer des dispositifs. L’alternative c’est d’utiliser intelligemment ce que nous avons aujourd’hui pour fournir le meilleur.