Par Aïda Lo
«QIIB s’attend à obtenir la licence des autorités marocaines pour sa banque commune dans le royaume avant la fin de l’année », a déclaré son PDG Abdulbasit Ahmed Al-Shaibei dans une interview livrée au journal émirati Gulf-times. Le groupe bancaire qatari est partenaire de la banque marocain CIH Bank pour la création d’une filiale dédiée à la finance participative.
Cette étape a suivi une étude de faisabilité détaillée qui a été menée par QIIB prenant en considération tous les facteurs tels que le rendement attendu sur l’investissement et d’autres facteurs du marché.
«Nous sommes bien préparés. Le jour où nous obtiendrons l’approbation finale, nous pouvons appuyer sur le bouton et démarrer »ajoute al-Shaibei. En effet, les deux partenaires travaillent conjointement sur un déploiement rapide dès l’obtention de l’agrément. La banque a déjà procédé à l’identification des différentes branches, l’installation des systèmes informatiques ainsi qu’à la nomination des membres de directoire pour piloter la nouvelle entité.
Al-Shaibei est confiant. Il déclare -avec conviction lors de l’interview- que le Maroc présenté une « bonne opportunité » pour la banque. Avant de poursuivre : «Nous avons un engagement avec le Maroc. Nous y travaillons depuis de nombreuses années. Le Maroc est un pays qui jouit d’une stabilité économique et politique. Aujourd’hui, les autorités marocaines comptent sur l’émergence de la banque islamique dans le royaume ».
Et visiblement, les ambitions de la QIIB ne se limitent pas qu’au Maroc. «Il ya un énorme marché en attente d’être exploité en Afrique du Nord. Le Maroc peut nous fournir une porte d’entrée à ce marché énorme et le royaume a de bonnes relations avec ces pays », a t-il souligné. Mais pour l’heure, quelques défis subsistent : « Jusqu’à ce que la situation économique s’améliore dans la région, nous ne chercherons pas d’autres endroits pour l’expansion », a conclut le PDG de QIIB.
Au niveau du Maroc, les agréments tardent à venir. Lors de la dernière réunion de Bank Al Maghrib tenue en septembre dernier, Abdellatif Jouhari a rappelé l’importance d’une bonne préparation avant de se lancer dans cette nouvelle branche. Pour la banque centrale, certains éléments comme le refinancement doivent être clarifiés et arrêtés. L’institution travaille avec le Trésor sur les sukuks. Et ce afin d’éviter toute mixité entre l’argent qui circule sur le circuit financier et celui qui circulera sur le circuit participatif. Elle assure également que les négociations sont en cours au niveau du Conseil des oulémas par rapport aux circulaires sur les produits liés à la finance participative, la certification des contrats de financement islamique ou encore la détermination des règles comptables. Par contre, en termes de fiscalité, il faudrait attendre de voir les derniers réglages inclus dans la loi de finances 2017.