Dans le sillage de la conquête subsaharienne entreprise par le royaume du Maroc, naissait, début juin 2016, un géant de la communication devant mobiliser 100 millions d’euros de chiffres d’affaires en Afrique subsaharienne en proposant aux multinationales marocaines ou internationales basées dans le royaume chérifien d’accompagner leur stratégie au sud du Sahara en leur offrant notamment un point unique de contact depuis Casablanca pour gérer leur communication. WB Africa englobe en effet trois entités juridiques différentes : Crystal Créative, dédiée au conseil en stratégie de communication ; Timberwolf Digital, pour la création publicitaire ; et WB Media spécialisée dans l’achat d’espace. «L’idée est de créer un full service provider (un service global, présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur) en vue d’accompagner les multinationales et entreprises basées au Maroc dans leur démarche d’ouverture sur le continent africain», a expliqué Moncef Belkhayat, président de WB Africa.
Le projet porté par l’ex-ministre marocain de la jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, ayant fait fortune dans la distribution de Procter & Gamble, avait bénéficié d’une grande conférence de presse de lancement à Casablanca. Lors de cette conférence de presse, WB Africa était né mais devait s’étendre au sud du Sahara grâce à un rachat de Totem Africa, une agence panafricaine implantée au Sud du Sahara à travers des bureaux et des partenaires dans une vingtaine de pays.
Les analystes étaient dubitatifs sur cette vaste opération, car l’annonce de la création de WB Africa précédait le rachat proprement dit. Cette opération, selon nos informations, aurait échoué avec l’incapacité de WB Africa à absorber Totem Africa. Le point de discorde, reposant sur la valorisation de la future mariée, aurait conduit les ex partenaires, liés par un accord commercial exclusif ayant pris fin selon nos informations, à une bataille rangée qui devrait s’achever en défaveur de WB Africa ayant peu de contacts en Afrique Subsaharienne.
La Côte d’Ivoire, le plus gros marché francophone en Afrique, aurait aussi apporté sa part aux soucis de l’homme d’affaires marocain. Devant s’associer à la famille libanaise Kachab, l’affaire aurait là aussi échoué. La Cote d’Ivoire qui impose une présence locale, agréée pour travailler, pourrait donc être une croix pour WB Africa, présent dans l’appel d’offres juteux de Moov CI, la filiale de Maroc Telecom. Cet appel d’offres qui doit sonner l’arrivée de WB Africa au sud du Sahara se passe donc en ce moment, sans que les agences liées à WB Africa (plusieurs entreprises appartenant à Belkhayat sont consultés), n’aient aucun bureau sur place ni la moins représentation. Cette situation devrait d’ailleurs conduire à une levée de boucliers de la puissante association des agences de communication en Côte d’Ivoire. La suite donnera à savoir si les rêves africains de WB Africa vont se concrétiser sans une démarche englobant les agences locales.