Mais la question qui se pose est la suivante : les entreprises tunisiennes sont-elles prêtes à accéder au marché financier ? Ont-elles les moyens nécessaires pour garantir la pérennité de leur
activité ? Pour essayer de répondre à ces questions, la Bourse de Tunis a organisé mardi 24 mai à son siège un colloque sous le thème « Accès au marché et pérennité de l’entreprise », et ce en présence
du ministre des Finances Slim Chaker, du Président de l’APTBEF, Ahmed Elkarm, et l’ancien ministre des Finances, Jaloul Ayed.
Le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, a saisi l’occasion pour demander au ministre des Finances de procéder à l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques. « Nous ne
demandons pas la privatisation, mais une ouverture même symbolique du capital qui ne peut qu’agir favorablement sur la gouvernance et la performance de l’entreprise publique », a-t-il expliqué.
Cette ouverture, poursuit M. Sahnoun, permettra de renforcer considérablement la capitalisation boursière de la place de Tunis qui constitue l’un des critères majeurs examinés par les investisseurs
étrangers qui peuvent apporter des fonds conséquents en Tunisie.
LES ENTREPRISES ET GROUPES FAMILIAUX
Devant le resserrement des crédits bancaires, ajoute le DG de la Bourse, les entreprises familiales sont désormais dans l’obligation de se restructurer à travers la constitution d’une holding ou d’une
société mère pour garantir la consolidation et la pérennité de leurs activités. « Cette structure de holding a beaucoup d’avantages, notamment l’avantage fiscal qui permet de restructurer le groupe et le préparer à bénéficier d’une introduction en Bourse qui lui offre la notoriété qui permet d’envisager un nouveau partenariat, de renforcer les fonds propres et de libérer l’entreprise du dilemme de
financement familial et bancaire », a-t-il estimé.
MULTIPLIER PAR CINQ LA CAPITALISATION BOURSIÈRE
M. Sahnoun a déclaré qu’il demeure nécessaire de multiplier par cinq la capitalisation boursière puisque la taille actuelle du marché financier tunisien n’est pas susceptible d’intéresser les
investisseurs étrangers. Et c’est dans ce sens que la Bourse de Tunis a pris l’initiative, conjointement avec Paris Europlace, de favoriser la création d’une structure représentative des acteurs du système financier tunisien. « Cette structure regroupera et recherchera l’intérêt des entreprises cotées, des professionnels, des banques et des sociétés d’assurances. Elle favorisera leur visibilité et leur déploiement à l’international, notamment en Afrique », a annoncé le DG.