Il a fallu attendre 24 années pour que la Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur constitue son capital.
Propos recueillis à Rabat par Dia El Haj Ibrahima
Financial Afrik a rencontré Habib Ben Yahia, Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, en marge de la réunion des experts de l’Afrique du Nord organisée par le bureau régional de la CEA.
Monsieur le Secrétaire Général, où en est-on avec la Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur ?
La banque Maghrébine vient d’être lancée après 24 ans d’effort pour constituer son capital. Elle siègera à Tunis. Cela a été acté au mois de décembre dernier. La réunion de Tunis a permis de voir les perspectives de cette banque et son apport potentiel dans la redynamisation du commerce intra-maghrébin et dans le développement des échanges entre l’Afrique du Nord et les sept autres communautés économiques Africaines.
Quelle est la position du Maghreb par rapport à l’agenda de libre-échange continental défendu par l’Union Africaine ?
L’union africaine est en train de réfléchir sur cette zone de libre-échange continental à partir de l’année prochaine et nous avons été les premiers impliqués dans les discussions. C’est juste une prise de conscience rapide pour que cette zone de libre-échange continental puisse être une nouvelle réalité, que notre coopération et nos échanges intra-africains soient à la hauteur des défis qui s’accumulent et notamment des défis transfrontaliers. Ce n’est pas en laissant chaque pays avec ses propres défis que l’on sortira de ce long tunnel du sous-développement que nous traversons depuis notre décolonisation.
Vous dites très souvent que le développement économique du Maghreb doit passer par l’intensification de ses échanges avec les blocs économiques africains. Lesquels de ces blocs semble le plus disposé à devenir un partenaire de référence pour le Maghreb?
C’est une réalité pour le Maghreb et les autres parties de l’Afrique. Notre commerce extérieur est orienté vers l’Europe. C’est un fait lié à nos passés. Il va falloir qu’on coopère davantage entre Africains, entre les huit communautés économiques Africaines. Certains blocs ont réussi cette intégration. C’est le cas de la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC ).
L’Union du Maghreb Arabe (UMA) à travers les cinq pays qui le composent compte intensifier sa coopération avec la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) formée de 15 pays. Nous comptons tenir des réunions de coordination pour intégrer nos programmes et entreprendre des démarches communes. Ensembles, nous gagnerons la bataille du développement.