Les investisseurs n’aiment pas le climat d’incertitude qui prévaut à l’approche des scrutins majeurs en Afrique. Par conséquent, les primes de risque politique devraient s’envoler en 2016 puisque 16 des 54 pays du continent vont tenir des élections présidentielles.
Des économies aussi diverses que le Gabon, Djibouti, Le Tchad, le Bénin, la Centrafrique, la Guinée Equatoriale, l’Ouganda, le Congo Brazzaville, la RDC, la Gambie, le Ghana, la Zambie, les Comores, le Niger, le Cap-Vert et Sao-Tomé et Principe seront traversées par des présidentielles qui ne se dérouleront pas toutes dans un climat politique apaisé.
Ce record des présidentielles fait de 2016 une année où les enjeux électoraux l’emporteront sur les enjeux économiques. La conjoncture requiert pourtant un pilotage resserré des politiques économiques compte tenu du ralentissement des émergents et de l’épuisement du modéle économique d’exportation des matières premières à l’état brut.
Ainsi, les pays exportateurs de matières premières devront payer le prix du ralentissement chinois et l’atonie de la demande mondiale.
Les importateurs de pétrole devront théoriquement jubiler même s’il est largement démontré que la chute de 64% des cours internationaux de pétrole depuis la mi-2014 n’a pas eu de répercussions significatives sur le carburant à la pompe.
Tout à l’opposé, la détente des taux d’intérêt pèsera sans doute sur le service de la dette des pays émetteurs d’eurobonds.
La tendance à l’endettement devrait pourtant se poursuivre. De nouveaux pays africains comptent solliciter le marché international de la dette à l’instar de la RDC qui planche sur une levée de 500 millions de dollars en 2016. Pourtant, les émissions obligataires du Ghana et de l’Angola, intervenues durant l’automne 2015, à des taux records (entre 9 et 10,5%), bien avant la décision américaine de relever son taux directeur, devraient tempérer les appétits des pouvoirs publics africains.