Le journal «Le Monde» a présenté ses excuses pour ce qui rassemble à un canular géant. Le prétendu financement de la campagne 2012 du candidat Macky Sall par 1,5 millions d’euros provenant de la Russie n’est pas fondé. Les dégâts politico-mediatico-judiciaires causés à la démocratie sénégalaise sont importants mais l’honneur est sauf.
Les principaux protagonistes de ce mélodrame se sont relayés pour démentir le contenu de la version électrique de l’article publiée le 18 décembre. Entre temps, une nouvelle version a été éditée avec les fameuses excuses mais sans explications convaincantes. « On nous cache des choses », aurait dit Anne Roumanoff.
Entre la publication et le démenti, des journalistes ainsi que le coordinateur du principal parti de l’opposition ont été interpellés pour s’être appropriés et, pour certains, avoir commenté abondamment et tiré des conclusions, ce qu’ils considéraient sans doute comme vrai. Comment pourrait-on douter du journal de Hubert Beuve-Méry?
En tout cas, cette fausse affaire de financement de campagne électorale, fausse jusqu’à preuve du contraire, continue de garder ses mystères. Dans quelles circonstances le nom d’un chef d’Etat s’est-il retrouvé aussi facilement sous la plume du journaliste ? Ni le démenti ni les communications des avocats de Lamine Diack ne l’expliquent. Se contentera-t-on d’un simple démenti de la source principale de l’information alors que les relais (également responsables dans le cas de la diffamation) sont interpellés ?
Voici la précision du Monde: «Les déclarations de Lamine Diack n’impliquent pas directement la campagne du président sénégalais, mais des réseaux d’opposition à son adversaire de l’époque, Abdoulaye Wade. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs pour cette confusion. La version complète, elle, ne mentionne pas de lien avec la campagne de Macky Sall. »