Zurich 05 Octobre 2015 : Zurich Insurance Group vient de publier son troisième sondage annuel sur les PME. Ce dernier a été mené auprès de 3.000 dirigeants dans 15 pays différents – dont le Maroc – et vise à analyser le comportement des entreprises lors des 12 derniers mois, à identifier les opportunités qui se présentent à elles, mais aussi, à ressortir leurs challenges pour les années à venir.
Risques
En moyenne, 34% des entreprises affirment que la pression concurrentielle sur les marges a un impact majeur sur la santé de leur activité. La faiblesse de la demande en biens et services vient en seconde position (32% en 2015 Vs 24% en 2013).
C’est le cas pour le Maroc où la faiblesse de la demande a été évoquée dans 41,5% des cas (Vs 34,5 en 2014) comme principale source d’inquiétude pour les PME, suivie de la pression concurrentielle (stable à 41%).
Les problèmes juridiques et fiscaux (14%) ainsi que l’atteinte à la réputation (13%) occupent le troisième et quatrième rang parmi les grands risques menaçant les PME à l’échelle mondiale.
Sur une liste de 14 risques potentiels, la corruption et les émeutes sont les facteurs les moins soulevés (6% et 4% respectivement).
Le risque de cybercriminalité a augmenté de 50% en 2015 par rapport à 2013 pour s’établir à 8%. Néanmoins, il est toujours en bas du classement, même s’il représente un facteur important dans des pays comme la Malaisie, la Turquie ou les Etats-Unis (top 6).
En Asie-Pacifique, les PME sont préoccupées par les risques de catastrophes naturelles et par l’imprévisibilité des conditions météorologiques (Hong Kong avec 28% et Taiwan avec 34%).
En Amérique Latine, l’incendie est considéré comme l’un des principaux risques pour les entreprises, ce qui n’est pas le cas dans le reste du monde.
Les PME en Allemagne (22%) et en Autriche (26%) sont particulièrement préoccupées par la santé et la sécurité de leurs clients et leurs collaborateurs, se distinguant ainsi par rapport aux autres pays européens.
Pour le Maroc, l’importance accordée aux risques d’incendie, de corruption et d’émeutes ou de dégâts volontaires a significativement diminué en 2015 (respectivement 7% Vs 14%, 5% Vs 12,5% et 2,5% Vs 7,5% en 2014).
Le troisième risque le plus fréquemment mentionné est la défaillance des partenaires et des fournisseurs qui joue un rôle central pour les PME au Maroc (23%) et en Turquie.
En conclusion, les résultats du sondage montrent clairement que les PME s’intéressent aux risques d’ordre économique comme la concurrence, la faiblesse de la demande, les contraintes d’ordre financier, juridique et fiscal. Elles prêtent moins d’importance aux facteurs externes. «Nous pensons que c’est une réponse très rationnelle face à un environnement d’affaires de plus en plus interconnecté et globalisé. Les entreprises doivent se focaliser sur la construction d’une résilience aux risques, la gestion de ceux qu’elles peuvent contrôler en interne et confier les autres à des spécialistes comme les assurances par exemple », déclare Dirk De Nil, Administrateur Directeur Général de Zurich Assurances Maroc.
Opportunités
Les PME sont plus optimistes quant aux opportunités de développement et aux perspectives de reprise économique.
Les principales opportunités identifiées par les PME sont la réduction des coûts (31%) et le ciblage de nouveaux segments de clients (29%). Les conditions de crédit plus attractives (17%) sont passées de la 9ème à la 4ème position parmi les opportunités.
La diversification des gammes de produit ou de services semble être considérée comme le principal levier pour les PME à Hong Kong, comparativement à leurs pairs en Malaisie.
Les PME aux Etats-Unis envisagent de nouveaux canaux de distribution (vente en ligne, etc.), comme l’une des principales opportunités de croissance. « Il n’est donc pas surprenant qu’elles soient également plus soucieuses des risques technologiques et de la cybercriminalité que leurs homologues dans de nombreux autres pays », commente Dirk De Nil.
Ceci dit, l’enquête révèle encore d’importantes différences régionales. Les entreprises d’Amérique Latine et des Etats-Unis restent les plus optimistes. Les PME européennes ont tendance à voir plus d’opportunités dans les conditions de crédits attractives (21% en 2015 Vs 13% en 2013). C’est peut-être en réponse à la confiance des entreprises en la reprise de la croissance dans la zone euro.
Pour leur part, les PME marocaines voient de nombreuses opportunités commerciales : diversification des gammes de produits ou de services (29%), réduction des frais et dépenses (28%), nouveaux segments clients (27,5%), nouvelles technologies commerciales (25,5%) et expansion vers les marchés étrangers (22,5%).
En Turquie et aux Emirats Arabes Unis, les nouvelles technologies commerciales ne sont pas considérées comme de réelles opportunités (8ème et 11ème position). Cela est peut-être à attribuer à la longueur d’avance que détiennent ces pays par rapport au Maroc.
Cybercriminalité
L’enquête 2015 a fait un focus sur la cybercriminalité. Pour les entreprises marocaines, les données des clients sont de loin l’actif le plus critique pouvant souffrir de la cybercriminalité (27%).
Parmi les PME au Maroc, la peur du vol de données relatives aux employés est également plutôt répandue et classée 3e (17%), soit bien plus qu’aux Emirats Arabes Unis.
L’atteinte à la réputation et la perturbation des activités en ligne (injection de virus, crash, ..) sont également des risques de cybercriminalité soulevés (16% et 14,5% respectivement).
Toutefois, près d’une PME marocaine sur quatre considère que son activité n’intéresserait pas les cybercriminels.