Les économistes et africains qui veulent tourner la page du Franc CFA ont désormais un soutien de taille: Idriss Déby. Auréolé de ses victoires sur la secte Boko Haram et fort de son statut de gendarme du Sahel, le président tchadien, estime que l’Afrique doit avoir sa propre monnaie pour amorcer le développement.
«Il y a aujourd’hui le FCFA qui est garanti par le trésor français. Mais cette monnaie là, elle est africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que dans les faits cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, la rendre convertible. Je crois que c’est une décision courageuse que nos amis français doivent prendre » a t-il lancé pendant une conférence de presse.
Pour Idriss Déby, certaines clauses de coopération du Franc CFA sont dépassées et ne profitent pas à l’Afrique. Il faut donc, argue le premier partenaire sécuritaire de Paris dans le Sahel, en finir avec la monnaie garantie par le trésor français pour le bien des africains.
Mais, précise-t-il conscient de la sensibilité de ses propos, «il ne s’agit pas de s’opposer à la France, mais de normaliser la relation entre celle-ci et les pays africains». Et si frapper sa propre monnaie coûte cher et nécessite des technologies spéciales coûteuses, le Président Deby propose qu’un appel d’offres soit lancé pour palier au problème : «Cette question n’est pas un tabou. Celui qui veut faire de cette question un tabou va tuer l’Afrique et demain on va être condamné par les générations futures» a t-il déclaré face aux journalistes.
Bien qu’une te,le ait des impacts y compris en France, Idriss Déby affirme que c’est une décision courageuse que l’ex puissance coloniale doit prendre.