Ibrahima Dia, envoyé spécial à Marrakech
Pour Hamadoun Babana, Professeur et Directeur de laboratoire de recherche en microbiologie agricole à l’Université des Sciences Techniques de Bamako, cette troisième édition du Symposium sur les Phosphate organisée par l’OCP à Marrakech, doit jeter les ponts du renouveau de la coopération Sud-Sud.
Quele sont les points saillants de Symphos 2015?
Le SYMPHOS 2015 est un rendez-vous de haut niveau qui regroupe les principaux acteurs évoluant dans la chaine de valeur. des phosphates. Il y a eu beaucoup d’industriels venus exposer leurs dernières innovations sur les équipements destinés à la production, au transport, à la transformation et à la granitisation des phosphates. Il y a eu aussi des travaux scientifiques intéressants sur ce qu’on appelle les phospho-gypsium ou les gypso-phosphates qui ont démontré que les résidus ou déchets issus de la transformation des phosphates en engrais ont une teneur en radioactivité négligeable et donc pas nocifs pour l’environnement. Ces même résidus peuvent être utilisés comme fertilisant pour enrichir les sols habituellement salés et non exploitables pour l’agriculture. Il a aussi été démontré que ces même résidus peuvent être exploités dans la construction des routes et de grandes infrastructures.
Quels sont les différents axes à développer dans le domaine de la transformation des phosphates entre l’OCP et ses partenaires africains ?
D’abord, il faut le reconnaître, le Maroc a très vite compris qu’il faudrait maîtriser toute la chaine de valeur destinée à l’exploitation du phosphate. Aujourd’hui, l’OCP exploite, transforme et exporte de grandes quantités de phosphates et dérivés. L’office a une forte expérience dans le domaine de la transformation chimique des phosphates. Certains pays Africains en possède aussi, notamment dans la transformation biologique des phosphates. D’où l’intérêt de développer cette coopération Sud-Sud. Mais ce qui est avantageux pour nous, c’est que les engrais chimiques nécessitent beaucoup de produits chimiques et, de ce fait, coûtent plus cher que les engrais biologiques. Quand on utilise les voies microbiologiques ont parvient à réduire les charges de transformation des phosphates. L’on gagne en compétitivité. A mon avis, c’est dans cette optique que nous pouvons développer nos échanges et renforcer la coopération Sud-Sud à travers nos expériences réciproques.
Propos recueillis par
Dia El Hadj Ibrahima