L’offensive diplomatique du Royaume d’Arabie Saoudite, richissime pétro-monarchie du Golf et partenaire de plusieurs pays africains, visant à impliquer les armées du continent dans la guerre contre la rébellion chiite houti au Yémen commence à produire ses fruits. Ainsi, le président Macky Sall «compte apporter son soutien à l’appel de détresse de l’Arabie Saoudite dans lutte contre les rebelles chiites houtis au Yémen à travers l’opération tempête décisive » affirme sans détour le quotidien dakarois «Le Témoin» cité jeudi par le Forum «Seneweb».
De 1500 à 2000 soldats sénégalais issus des bataillons commandos, parachutistes et blindés sont actuellement regroupés à Thiès (70 kilomètres à l’Est de Dakar) et prêts pour un départ «imminents». Cette décision fait suite à une promesse du chef de l’Etat en visite officielle en Arabie Saoudite il y a quelques semaines. Mais le Sénégal ne sera pas le seul pays d’Afrique subsaharienne à déployer des troupes à la frontière entre l’Arabie Saoudite et le Yémen.
Le ministre saoudien de la défense, en visite au Tchad la semaine dernière, a proposé au président Idriss Déby d’envoyer également des soldats aux côtés des égyptiens et autres alliés africains». Dans le contexte mauritanien, cette nouvelle va continuer à alimenter le débat au sein des salons de Nouakchott à travers des allégations réduisant l’éventuelle présence d’un contingent mauritanien au Yémen à un vulgaire calcul d’épicier permettant d’obtenir des financements auprès des «généraux» saoudiens.
Une thèse réfutée par Mohamed Mahmoud Ould Mah, Secrétaire Général de l’Union Populaire Socialiste et Démocratique (UPSD), président du Comité Olympique National (CON), et ex maire de Nouakchott.
Dans un entretien avec l’hebdomadaire «Le Calame» du mercredi, il a vivement plaidé en faveur de l’envoi de contingents militaires sénégalais et mauritanien au Yémen « en guise de solidarité de l’Islam sunnite de l’Afrique subsaharienne face à la menace de l’Islam chiite sous l’instigation de l’Iran».
Une sortie visant à faire taire «les mauvaises langues qui parlent de la location des armées sénégalaises et mauritaniennes en contre partie de financement, par l’Arabie Saoudite, d’un certain nombre de projets dans les deux pays».