L’heure de vérité ?
Le Tribunal criminel près de la Cour de Blida (Algérie) a programmé le procès de Khalifa pour le 4 mai prochain. Quelque 385 témoins seront convoqués au procès qui sera présidé par le juge Antar Menouar.
Par Youcef Maallami, correspondant permanent à Alger
Le premier procès de l’affaire Khalifa, tenu en mars 2007, abrité par le même tribunal, s’est achevé par la prononciation de peines allant d’une année à 20 ans de prison, et la relaxation d’une cinquantaine de personnes, parmi les 94 prévenus jugés en comparution. Dix autres accusés avaient été condamnés par contumace, dont le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Rafik Khelifa, condamné à la prison à perpétuité. La justice avait été saisie de cette affaire après que la Banque d’Algérie eut constaté un découvert de 3,2 milliards Da dans la caisse principale d’El Khalifa Bank, qui fut la première banque privée en Algérie. L’ancien homme d’affaires, Rafik Abdelmoumene Khelifa, qui s’est réfugié en Grande-Bretagne depuis 2003 et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, a été extradé fin 2013 vers l’Algérie, conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire entre l’Algérie et le Royaume-Uni. Pour ce nouveau procès, les délibérations se tiendront à la salle 01 dudit tribunal criminel. « Le même juge avait présidé le dernier procès en cassation, tenu le 2 avril 2013 », précise la même source. Les accusés seront jugés notamment pour les chefs d’inculpation de constitution d’une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels.Rappelons, le flamboyant fondateur du groupe Khalifa, était poursuivi avec dix autres personnes, dont son ex-femme Nadia Amirouchen, un notaire, d’anciens représentants de l’entreprise en France ainsi qu’un constructeur et équipementier aéronautique. Au moment de la déconfiture du groupe en 2003, dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe, une villa à Cannes de 35 millions d’euros où l’ancien golden boy organisait de somptueuses réceptions avec de prestigieux invités, parmi lesquels Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.