Selon la 10ème édition du rapport Global Risks, publiée ce 10 mars, le risque de conflit international constitue la plus grande menace pour la stabilité du monde de ces 10 prochaines années. Ce rapport dont nous vous livrons quelques détails ci-après « surpondère » fortement la crise russo-ikrainienne. Prémonitoire?
Vingt cinq ans après la chute du mur de Berlin, l’on assiste au retour de la guerre froide et des risques géopolitiques. Le rapport Global Risks qui propose chaque année à des experts d’évaluer les principaux risques globaux en termes de probabilité et d’impact potentiel pour les 10 années à venir, désigne le conflit entre États, avec des conséquences régionales comme le risque global n°1 en termes de probabilité et n°4 parmi les risques les plus sérieux en termes d’impact. En termes de probabilité, ce risque se place devant les événements climatiques extrêmes (n°2), l’échec des systèmes de gouvernance nationaux (n°3), l’effondrement ou la crise des États (n°4) et le taux de chômage ou de sous-emploi structurel élevé (n°5).
Lorsque l’on observe les risques globaux sous l’angle de leur impact potentiel, les quelques 900 experts ayant participé à l’Enquête sur la perception des risques mondiaux ont cité les crises de l’eau comme le plus grand risque auquel le monde sera confronté. Outre ce risque et le conflit entre États, les autres risques importants en termes d’impact sont les suivants : propagation rapide et massive de maladies infectieuses (n°2), armes de destruction massive (n°3) et incapacité à s’adapter au changement climatique (n°5).
En tenant compte des 28 risques globaux étudiés en 2015 et regroupés en cinq catégories (économie, environnement, géopolitique, société et technologie), 2015 se
pose comme une année où les risques géopolitiques, grand absents du classement ces cinq dernières années, reviennent sur le devant de la scène. La géopolitique
exerçant une influence croissante sur l’économie mondiale, ces risques représentent trois des cinq risques les plus probables et deux des plus potentiellement impactant en 2015. Dans cette catégorie, trois risques se démarquent par leur intensification en termes de probabilité et d’impact potentiel depuis 2014. Il s’agit des risques : conflit entre États avec des conséquences régionales, armes de destruction massive, et attaques terroristes.
Le paysage des risques de 2015 montre également qu’il reste des préoccupations quant à la capacité du monde à résoudre ses problèmes sociétaux les plus urgents,
souvent exacerbés par les risques économiques, environnementaux et géopolitiques. En effet, les deux risques avec le plus important impact potentiel sont des risques
sociétaux.
Il convient également de noter la présence de risques environnementaux plus nombreux que les risques économiques à la tête du classement. Cela est dû à
l’évaluation négative des experts, réaffirmée avec encore plus de vigueur, concernant la préparation à relever certains défis, comme les événements climatiques extrêmes et le changement climatique, plutôt qu’au recul des craintes de risques économiques chroniques, tels que le chômage et le sous-emploi ou la crise budgétaire, qui sont restés relativement stables depuis 2014.
« Vingt-cinq ans après la chute du Mur de Berlin, le monde est à nouveau confronté au risque majeur de conflit entre États », déplore Margareta Drzeniek-Hanouz, Économiste au Forum économique mondial. « Les moyens de gérer ce type de conflit, aussi bien les attaques cybernétiques, que la concurrence dans la quête des ressources ou les sanctions et autres outils économiques, sont toutefois aujourd’hui plus étendus que jamais. Alors que nous abordons l’année 2015, affronter tous ces détonateurs potentiels et chercher à ramener le monde sur la voie du partenariat plutôt que de la concurrence doit être une priorité pour les dirigents. »