Le terrifiant attentat qui a fauché la vie, ce mercredi 7 janvier, à 10 journalistes de la rédaction de Charlie Hebdo, vient nous rappeler la précarité des acquis de la démocratie dans un monde en crise.
Non, il n y a pas d’amalgames à se faire. Le totalitarisme, sous tous ses visages, du nazisme crématoire à l’islamisme radical, est une menace pour l’humanité entière dans ce qu’elle a de plus précieux: la liberté d’expression, la liberté de conscience et la liberté tout court. Comme a dit John Kerry, la liberté a un prix.
Ce sont là des acquis qu’il faut encore défendre tous les jours contre la peur et contre un ronronnement de la routine quotidienne qui nous donne la fausse certitude d’une meilleure sécurité grâce aux progrès technologiques, à la biométrie et à la video surveillance.
L’attentat de Paris nous rappelle brutalement à la réalité d’un monde terrifiant où les pays sensés être les mieux organisés n’arrivent ni à prévoir ni à contrer encore moins à retrouver les terroristes. Il nous faut encore une fois nous résoudre à l’accepter. L’écran plasma nous procure l’illusoire tranquillité face à un lointain l’Etat islamique situé par delà les mers et qu’on croit endiguer par des frappes aériennes.
La tragédie de Paris nous réveille: l’Euphrate coule à nos portes et menace d’emporter la liberté d’expression, cette notion trop confuse certes mais indispensable dans un ordre social démocratique.
Les valeurs données pour évidentes par les philosophes des lumières sont combattues aujourd’hui d’Occident à l’Orient par les différents extrémismes , qui se rejoignent dans le déni de l’autre, le refus de la différence et l’appel à la haine.