L’Angola, deuxième producteur de pétrole du continent africain, a décidé d’augmenter de 25 % le prix du carburant, une première depuis quatre ans, a indiqué samedi la presse angolaise.
« Dans le cadre du décret exécutif qui autorise la société Sonangol Distribuidora à actualiser les prix des produits dérivés du pétrole, le prix de tous les combustibles en Angola vont augmenter de 46,4 % », annonce le quotidien gouvernemental Jornal de Angola.
Pour les carburants, l’augmentation est de 25%, le litre d’essence passant de 60 à 75 centimes de dollars (48 à 60 centimes d’euros) et celui du diesel de 40 à 50 centimes de dollars (32 à 40 centimes d’euros).
En Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique derrière le Nigéria, ces prix sont fixés par l’Etat à travers la société nationale de pétrole, Sonangol, qui encadre l’exploration, la production et la vente de l’or noir.
Les dernières hausses remontent à 2010 et 2005, où elles s’étaient respectivement montées à 46,4 % et 138,35%, précise l’agence de presse angolaise, Angop.
Cette annonce intervient peu après la visite à Luanda, le 16 septembre, de l’un des directeurs adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Naoyuki Shinohara, durant laquelle il avait incité l’Angola à agir dans ce sens.
Depuis des années, le FMI appelle le pays à cesser de subventionner les carburants, ce qui représente une dépense équivalente à 4% du Produit intérieur brut (PIB), pour réallouer ces ressources à des programmes sociaux.
Ces programmes, lancés notamment dans les secteurs de l’éducation et la santé, réduisent plus efficacement la pauvreté et les inégalité que les subventions aux carburants, qui maintiennent artificiellement leur prix à des niveaux très bas, explique le FMI.
» Rationaliser les subventions aux carburants permettrait de créer des ressources pour étendre le système de sécurité sociale mais aussi d’aider à renforcer l’équilibre fiscal du pays à moyen terme « , soulignait M. Shinohara pendant sa visite.
L’Angola produit environ 1,7 million de barils de pétrole brut par jour mais peu de produits dérivés, qu’il doit importer. Il limite le coût de cette importation pour les consommateurs via les subventions.
Malgré les forts taux de croissance du pays depuis une décennie, la majorité de sa population continue à vivre avec moins de deux dollars par jour.
AFP