Le responsable de l’ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires a été convoqué mardi par le ministre argentin des Affaires étrangères après des déclarations polémiques sur le litige qui oppose Buenos Aires à des fonds « vautours ».
Le chef de la diplomatie argentine, Hector Timerman, « a exprimé le profond malaise et le rejet énergique du gouvernement argentin des déclarations inappropriées du diplomate étasunien ».
Le ministère a mis en garde le diplomate qu’en cas de « nouvelle ingérence dans les affaires de l’Argentine, les mesures les plus sévères seraient prises » à son encontre.
Kevin Sullivan a déclaré au journal Clarin qu’il « est important que l’Argentine sorte du défaut le plus tôt possible pour pouvoir retrouver le chemin de la croissance et attirer les investissements dont elle a besoin », exhortant indirectement le pays sud-américain à appliquer la décision de la justice américaine qui a condamné Buenos Aires à payer 1,4 milliard de dollars.
Une poignée de fonds spéculatifs détenteurs d’environ 1% de la dette de l’Argentine, des titres achetés au rabais après la crise économique de 2001, ont traduit l’Argentine devant les tribunaux des Etats-Unis et obtenu une victoire retentissante. Le juge américain Thomas Griesa a ordonné à Buenos Aires de rembourser les fonds « vautours » à 100% de la valeur des bons, alors que la quasi-totalité des créanciers ont consenti une remise de dette, ne touchant que 30% environ des titres.
NML, un des fonds « vautours » les plus controversés, empocherait selon le jugement une plus-value de 1.600%.
Si l’Argentine applique la décision, elle prend le risque que 93% des créanciers formulent les mêmes exigences.
Kevin Sullivan, N.2 de l’ambassade des Etats-Unis en Argentine, est à la tête de la représentation diplomatique depuis juillet 2013 en attendant l’arrivée du prochain ambassadeur mandaté par Washington.
Le 30 juillet, les agences de notation ont classé l’Argentine en « défaut de paiement partiel » après le blocage par la justice américaine d’une échéance de dette de 539 millions de dollars qui transitait par la place financière de New York.
L’Argentine « n’a aucune dette en défaut envers les Etats-Unis ou aucun autre pays », a souligné le ministre argentin, qui déplore « que pendant les négociations avec les fonds vautours (les Etats-Unis) ne se sont pas montrés coopératifs ».
Source: AFP