Le gouvernement britannique a annoncé vendredi qu’il allait émettre pour la première fois des obligations libellées en yuan, au moment où Londres tente de séduire les investisseurs chinois.
D’après le Trésor britannique, il s’agit de la toute première émission obligataire libellée en monnaie chinoise lancée par un État non-chinois à l’étranger.
« Le gouvernement accomplit cette démarche en tenant compte du rôle de plus en plus important joué par le renminbi (le nom officiel de la devise chinoise) sur les marchés économiques et financiers mondiaux, qui pourrait peut-être l’amener à devenir une monnaie de réserve », a expliqué le ministère des Finances dans un communiqué.
Cette émission sera réalisée par la Banque d’Angleterre au nom du Trésor britannique, qui n’a pas précisé ni le montant ni l’échéance des obligations qui seront mises sur le marché.
« L’émission devrait être lancée dans les semaines et mois à venir, en fonction des conditions du marché », a précisé le Trésor qui s’attend « à une forte demande, au vu de la crédibilité du gouvernement britannique en tant qu’emprunteur ».
Les fonds dégagés abonderont des réserves de l’État britannique intégrant des devises étrangères, de l’or et des bons de tirage spéciaux du FMI. Les recettes de ces obligations « devraient être investies sur le marché du renminbi à l’étranger », a ajouté le Trésor.
Cette annonce est intervenue dans le cadre d’une réunion sino-britannique à Londres, visant à doper les liens commerciaux entre les deux pays et les investissements chinois au Royaume-Uni. Le vice-premier ministre Ma Kai avait fait le déplacement dans la capitale britannique pour l’occasion.
Les autorités britanniques se sont lancées dans une opération de séduction visant à attirer les capitaux chinois dans la City de Londres, où ont déjà lieu quelque 60% des échanges en yuans réalisés en dehors de la Chine.
Depuis un accord récent, les investisseurs siégeant à Londres peuvent investir directement en yuans en Chine alors qu’ils devaient jusqu’à présent passer par l’intermédiaire de sociétés à Hong Kong.
Lors d’une visite du Premier ministre chinois Li Keqiang à Londres en juin, plus de 14 milliards de livres d’accords (plus de 17 milliards d’euros) avaient été signés, notamment grâce à une entente entre le groupe pétrolier BP avec le chinois NOOC sur la fourniture de 1,5 million de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de 2019 à la compagnie chinoise.
Reuter