Alors que l’heure, dans les états majors des grandes banques, c’est de se rapprocher des clients, la BNP Paribas vient de regrouper sa direction banque de détail pour l’Afrique à Paris. A contre-tendance? Philippe Tartelin, nommé directeur de cette division, couvrira dix filiales du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) et de l’Afrique subsaharienne (Burkina Faso, Comores, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali et Sénégal). Ce super département gérera aussi les ressources humaines. Si Jean-François Fichaux, ancien directeur en Côte d’Ivoire, reste patron des filiales subsahariennes, il doit désormais composer avec l’omniprésent Phillippe Tartelin. Au sein de la BNP Paribas, ce remue-ménage est largement commenté. D’aucuns craignent un éloignement des centres de décision.
Le retail étant, déclare-t-on, une activité de proximité, associée à la connaissance intime du client, ne peut se gérer à distance. Souvent répertoriée banque de l’entreprise et de le’expatrié, la BNP a du mal à se convertir aux nouvelles réalités africaines. Associer le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, deux marchés aux typologies différentes reviendrait quasiment à confondre la Grèce et la France, sermonne un habitué des soubresauts bancaires du continent africain. A moins que la BNP Paribas n’envisage enfin de regrouper ses activités africaines sous une ou entité forte avec des spécialisations par métiers. Ce qui pourrait s’avérer intéressant en cas de cession de ces filiales africaines.