Attributaire du statut Casablanca Finance City depuis le 7avril 2014, BOA Capital, la filiale banque d’affaires de la BOA, n’a pas déjà bouclé sa première affaire qu’elle a changé de dénomination en BMCE Capital Finance. Ce sera donc BKFI et non BOA Capital. Casablanca et non Abidjan. Et ça fait jaser.
Le positionnement de BOA Capital devenue BKFI, d’intermédiaire entre les marchés financiers majeurs et l’Afrique subsaharienne n’est pas sans rappeler Medicapital, la filiale banque d’affaires de la BMCE Bank, close au bout de deux années d’exercice avec des pertes record de plus de 200 millions d’euros et une crise ouverte qui a emmené Othman Benjelloun, le vénérable président de la banque, à couper des têtes.
Depuis cet échec retentissant, la maison mère de la BOA avance en Afrique, le frein à la main à coup de restructuration et de cessions. Pas question de dépenses de luxe. Si Medicapital avait à l’époque recruté l’inventeur du ratio Cook pour 1 million d’euros, BOA Capital Holding, elle, démarre avec des moyens modestes qui lui font rassembler à une petite maison de trading de grains.
Pas facile de se faire une place au soleil avec les monstres sacrés que sont la britannique Standard Chartered, la Sud-africaine Standard Bank, plus grand investisseur sur les valeurs cotées en Afrique, Ecobank, couronnée meilleure banque de négoce par le magazine Banker (groupe Financial Times) au titre de l’année 2913 ou encore Barclays, qui fait transiter toutes ses opérations de whole sale banking via le paradis fiscal de l’Ile Maurice (signataire d’une quarantaine d’accords de non double imposition avec les pays africains) et qui dispose des solutions modulables allant du financement du négoce au montage des projets complexes.
Compte tenu de la concurrence, BOA Capital doit trouver son modèle et son positionnement, en allant plus loin que l’intermédiation boursière à la BRVM et la gestion d’actifs, créneau où les indépendants ont de tout temps imposé leurs marques. Selon nos informations, BOA Capital ne manque pas de talents et de têtes fortes mais fait face à un problème d’organigramme et de répartition des rôles pas encore clair.