Créée en 2010 pour traiter les créances douteuses détenues par les banques nigérianes directement affectées par la crise financière internationale de 2008, la structure de défaisance Asset Management Corporation of Nigeria (Amcon) aurait-elle élargi son mandat au détriment des exigences de transparence et de gouvernance indispensables dans le monde des affaires?
C’est en tout cas ce que lui reproche Intangis Holding, société financière américaine qui, après avoir saisi la Cour internationale d’arbitrage de Paris (ICC) sur le dossier Mainstreet Bank, ex-Afribank, envisage des poursuites judiciaires contre Le fonds nigérian.
Rappel des faits
Après être entrée au capital d’Afribank en 2010, Amcon a organisé la liquidation du groupe bancaire et le transfert de tous ses actifs dans une nouvelle structure, Mainstreet Bank, qu’elle détient totalement. Cette liquidation, « menée au mépris de toutes les règles du droit » selon la partie américaine, a été conduite entre les 5 et 8 août 2011, lésant tous les actionnaires et créanciers d’Afribank, dont Intangis Holdings.
Intangis Holdings avait précédemment saisi la Cour internationale d’arbitrage, le 29 avril 2011, qui a rendu une première décision favorable, en septembre 2013, estimant que Mainstreet Bank était partie au contrat entre Intangis Holdings et Afribank. Depuis cette décision, Amcon a engagé des démarches pour céder Mainstreet Bank en omettant de faire provisionner, comme l’imposent les règles comptables internationales (IFRS), certains passifs de Mainstreet Bank estimés par Intangis Holdings à 1,4 milliard de dollars.
Intangis Holdings en appelle au respect des règles comptables internationales (IFRS) et se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires pour faire valoir ses droits.
La conclusion de l’opération de cession des participations d’Amcon dans Mainstreet Bank est fixée au 15 septembre 2014. « Si Amcon parvenait à vendre Mainstreet Bank en organisant une telle opération et sans régulariser la présentation des comptes, nous serions face à un scandale de grande ampleur », déclare Jean Missinhoun, associé senior d’Intangis Holdings.