Le groupe australien Rio Tinto a conclu un accord avec le gouvernement guinéen, le 26 mai, pour l’exploitation des mines de fer de Simandou. il s’agit d’un come back, l’australien, déjà attributaire du gisement en 2006, s’étant vu dessaisi dans les derniers jours du régime du président défunt, Lansana Conté, en 2008, au profit de l’homme d’affaires Benny Stenmetz. Lequel a ensuite revendu 51% de ses parts au brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars en 2010, formant avec cette dernière une co-entreprise, VBG, pour assurer le développement du site.
Accusé d’avoir acquis les mines en corrompant les membres de la famille de l’ancien président, l’israélien, patron du groupe BSGR, également sous le coup d’une enquête du FBI, dénonce une expropriation. L’affaire BSGR -Etat Guinéen est pendante devant le Centre International pour le Règlement des différents relatifs aux investissements (CRDI). Indépendamment de cette procédure, BSGR doit faire face à une plainte déposée le 30 avril par Rio Tinto devant un tribunal de New York. De son côté, Vale réclame 1,1 milliard de dollars de dommages et intérêts devant un tribunal d’arbitrage de Londres.
Rio Tinto et son partenaire chinois Chinalco comptent investir 20 milliards de dollars pour une production de 100 millions de tonnes de fer pendant 40 ans. Le plan d’investissement prévoit une ligne de chemin de fer de 670 km reliant le site à l’Atlantique. Pour faire face aux énormes besoin de financement du projet, Rio Tinto s’est allié avec la SFI et des fonds d’investissements. Le milliardaire Georges Soros qui a joué un rôle de premier plan dans l’exclusion du groupe BSGR, via ses ONG « philanthropiques », mettra sans doute la main à la pâte.
Quant à l’Etat guinéen, il devrait encaisser quelque 1,2 milliard de dollars de recettes sous formes d’impôts et de recettes diverses, soit 1/6 eme de son PIB. Le projet devrait en outre générer 45 000 emplois.