Après avoir acquis, fin 2013, 15% de CHANAS Assurances en achetant SOPAR (société de participation auparavant détenue par Mme Casalegno, PCA), OGAR continue les négociations avec celle qui est son interlocutrice désignée. Dans son plan, Mme Casalegno a déjà réussi à ce que le Conseil d’Administration soit favorable au tandem OGAR-CASALEGNO et à imposer leur homme, Albert Pamsy, comme directeur général.
Maîtrisant le Conseil d’Administration, et donc la direction opérationnelle de l’entreprise, il manque désormais à OGAR d’acquérir la majorité de l’actionnariat. Alors que la CRCA (l’organe de contrôle de la CIMA) reprochait en particulier à l’entreprise les problèmes de gouvernance et que CHANAS semblait avoir apporté les preuves que la solidité financière n’est pas en danger, la dernière session de cet organe de contrôle a surpris les observateurs par son caractère particulièrement clément. En effet, les aspects de gouvernance ont été à peine évoqués. Cerise sur le gâteau, 2 mois supplémentaires ont été accordés à CHANAS pour présenter un nouveau plan de refinancement (inutile selon certains dirigeants). Tout ceci arrange beaucoup OGAR.
Cela va permettre à l’assureur gabonais de conduire la manœuvre qui va consister à imposer aux actionnaires une augmentation superflue de capital qui, avec la session probable des parts de Mme CASALEGNO à OGAR, permettra à celle-ci d’obtenir les 51% visés. OGAR se positionnera alors comme la partie ayant solutionné à la fois l’insolvabilité (fictive) de CHANAS et le problème de gouvernance. Si SNH (Société camerounaise des hydrocarbures) refuse cet état de fait, elle passera pour la partie qui ne souhaite pas une évolution de cette société, qui en a pourtant bien besoin. La SNH devra faire contre mauvaise fortune bon cœur en laissant le fleuron de l’assurance camerounaise devenir gabonais.
Mais quel sort sera réservé aux salariés, alors qu’une réduction drastique des charges est exigée ? Qu’une dizaine de salariés a déjà été remerciée en moins de 15 jours ! Que Madame CASALEGNO a nommé ce mercredi 30 avril de nouveaux responsables commerciaux, en l’absence du directeur général. Et OGAR laissera-t-elle l’équipe dirigeante en place ? Comme le dit si bien le proverbe Bamiléké, les petits trinquent toujours lorsque les éléphants se battent.