Tenue le 27 mars 2014 à Abuja, la première réunion du caucus des gouverneurs des banques centrales d’Afrique s’est conclue sur un engagement en 17 points. Intégral.
1-Nous gouverneurs, acceptons unanimement que le manque d’infrastructure continue de constituer un obstacle majeur au développement de l’Afrique et qu’il est donc nécessaire et urgent de trouver des solutions nationales et régionales coordonnées.
2-Nous sommes, toutefois, préoccupés par la mission limitée des banques centrales axée sur les finances et la stabilité des systèmes financiers et pas assez sur la mobilisation des ressources pour l’industrialisation de l’Afrique.
3-Ayant longtemps intervenu pour la stabilité des prix, nous reconnaissons la nécessité d’une missions élargie pour appuyer l’industrialisation en vue d’un développent inclusif, surtout dans la conception des instruments efficaces et effectifs pour ces fins tout en préservant les prix et la stabilité financière.
4 -Nous observons aussi que malgré l’augmentation des rapatriements des fonds par la diaspora en direction de l’Afrique et le flux des capitaux y afférent, ces flux n’ont pas été pleinement exploités pour financer l’industrialisation, surtout les PMEs.
5- Nous recommandons que le rôle des banques centrales en tant que conseillers économiques du gouvernement doit être exploité dans le contexte de la promotion du programme de promotion de l’industrialisation à l’échelle nationale et continentale
6- Il est important que le financement de l’industrialisation soit reconnu comme premier objectif de l’autorité fiscale, et que les banques centrales soient reconnues et qu’elles reçoivent la prérogative de jouer le rôle d’appui pour atteindre cet objectif.
7- La mission des banques centrales ne doit pas seulement être limitée à la promotion de la stabilité des prix mais doit être étendue à l’inclusion du rôle crucial de développement avec un appui effectif accordé aux autorités fiscales dans un cadre de politique macro-économique.
8- Toutefois, les banques centrales, ne doivent pas perdre de vue leur première mission, à savoir la poursuite des objectifs de développement. Si les banques centrales réussissent dans la stabilité financière et des prix, ceci contribuera à promouvoir la croissance et l’industrialisation inclusive.
9- Avec la pauvreté et le chômage qui sévissent à tous les niveaux, les banques centrales peuvent utiliser la politique monétaire, à travers le crédit et les politiques des taux de change pour soutenir la croissance et l’industrialisation à l’instar de ce qui est fait en Inde, en Chine et au Cambodge.
-10- Le manque de relation entre les systèmes financiers et le secteur réel de l’économie doit être corrigé si nous voulons assister à une vraie industrialisation en Afrique .
11-Toutefois, les banques Centrales, peuvent promouvoir le développement à travers l’appui aux institutions spécialisées dans le développement financier au niveau national, régional et continental.
12-Des mécanismes appropriés doivent être mis en place pour puiser à diverses sources des capitaux tels que: le rapatriement des fonds, les fonds de retraite, les fonds souverains, et l’accès aux réserves de change, pour financer les PMEs et l’industrialisation. Les contributions de la diaspora nigériane pourra avoir des effets sur tout le continent.
13-Nous voulons que l’histoire du succès de la révolution du système de paiement du Kenya se duplique au niveau régional et continental-COMESA, ECOWAS, etc. Ceci ne peut être possible que si les banques centrales sont activement impliquées dans le programme d’industrialisation/d’intégration régionale/continentale. Les systèmes de paiement régionaux requièrent des investissements i novateurs.
14-Nous nous engageons à apporter notre appui aux politiques de croissance inclusive et transformatrice et aux initiatives dynamiques conçues pour matérialiser l’industrialisation de l’Afrique au profit de son peuple, et nous attendons recevoir le renforcement des capacités de la part des partenaires au développement et d’autres assistance dans ce sens.
15-Nous renouvelons notre engagement à la transformation structurelle de nos économies, et prenons la ferme résolution d’intensifier et d’appuyer les efforts allant dans le sens d’une croissance inclusive et un développement transformateur.
16-Nous accueillons Africa50Fund en réponse à notre requête à nos Chefs d’Etat et de Gouvernement pour développer des solutions de financement novateurs en vue de résorber le déficit de l’infrastructure en Afrique et attendons impatiemment son décollage.
17 -Nous exprimons notre gratitude au Président de la république fédérale du Nigéria, son Excellence, Dr. Goodluck Ebele Jonathan, le gouvernement et le bon peuple du Nigéria, et la cité d’Abuja qui a abrité cette réunion. Nous saluons particulièrement la chaleureuse réception, l’hospitalité et l’excellent environnement qui nous a été offert par la banque centrale du Nigéria. Nous attendons la 28e Assemblée et notre 2e réunion du Caucus.
Cette réunion organisée en marge de la 7ème réunion annuelle conjointe des ministres de l’économie et des finances de l’Union Africaine (UA) et des ministres africains des finances, du plan et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (ECA) a réuni 12 gouverneurs de banques centrales africaines sous la présidence de Mme Sarah O. Alade, Gouverneur par intérim de la banque Centrale du Nigeria.
Les autres participants sont: les membres la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union Africaine (CUA), le fonds monétaire international (FMI), la banque mondiale, la banque Africaine de développement (AfDB), et Faire Fonctionner la finance en Afrique. Le thème de la réunion du Caucus était “Industrialisation pour un développement inclusif et transformateur en Afrique: le rôle des banques centrales d’Afrique”.
Dr. (Mrs.) Sarah O. Alade
Gouverneur par intérim de la banque centrale du Nigéria et présidente de la 1ère réunion des Gouverneurs des banques centrales d’Afrique
Fait à Abuja, Nigéria, le 27 mars, 2014