Souvent en porte à faux avec la vision pragmatique du président de la BAD, la nigériane Cecilia Akintomidé, vice présidente et secrétaire générale, fait office de gardienne du temple et, accessoirement, d’incarnation des forces de l’inertie.
Inamovible et incontournable, celle qui passe comme la protégée du président Obasanjo (NDLR: il n’en est rien en fait, lui étant de gauche, elle de droite) occupe ce poste stratégique sans discontinuer depuis mai 2010. Hormis une légère disgrâce lors des assemblées générales de la BAD à Marrakech, la « GS » est arrivée jusque-là à maintenir le cap. Parviendra-t-elle à organiser les assemblées de Kigali sans anicroche? Les paris sont lancés au sein de la banque.
Auparavant, Cecilia Akintomidé a eu à assumer différentes positions au sein de la banque, notamment comme Directeur des opérations des secteurs public et privé. C’est dans cette fonctionne qu’elle a tissé sa toile et développé une carapace qui lui permet de marcher sous la pluie sans se mouiller. Exemple, alors que les sanctions disciplinaires pleuvent en ce moment sur la banque à cause des retards de l’opération retour à Abidjan, et que le Congolais Nono Matondo-Fundani, a été déchargé de cette mission stratégique, la secrétaire générale a traversé la crise sans la moindre remarque. Ceux qui prétendaient que le président Kaberuka l’a à l’oeil ont vite déchanté.
Avant de rejoindre la banque, Akintomidé a travaillé dans dans des cabinets d’avocat au Nigeria et aux Etats Unis. Son curriculum vitae officiel mentionne Thomas & C0 (Lagos, Nigeria) et Weil, Gotshal & Manges (New York, USA). Son Bachelor (licence) en droit de l’Université d’Obafemi Awolowo, renforcé par un master décroché dans la même branche à Miami Law School, puis à l’université de Pennsylvannie font de chacune de ces décisions une quasi-sentence. Sa double inscription aux barreaux du Nigeria et du New York flattent certainement son égo mais semble peu suffisant pour offrir une garantie de succès aux assemblées annuelles de la BAD prévues à Kigali en mai prochain et à la périlleuse opération retour à Abidjan qui a déjà fait des victimes.