Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a suspendu l’emblématique gouverneur de la banque centrale, Sanusi Lamido, précipitant la chute du naira, qui a cédé 1,2% dans la seule journée du jeudi 20 février, quelques heures après l’annonce. Les transactions du marché monétaire et du marché de change ont dû être suspendues. .
La décision s’est faite au forcing, n’ayant pas eu l’aval légal des deux tiers des membres du sénat et en l’absence du gouverneur, en voyage au Niger avec son adjoint, Sarah Alade, désignée intérimaire. Du coup, M. Lamido qui déclare « ne plus vouloir de ce poste » compte porter plainte pour réparer ce vice de procédure et, en même temps, relancer le débat sur l’indépendance de la banque centrale.
La tension entre les deux hommes a atteint son paroxysme début janvier suite à la révélation de fraudes de 20 milliards de dollars dans les comptes de la NNPC, la compagnie publique de pétrole. Les détournements ont eu lieu entre janvier 2012 et juillet 2013, selon M. Lamido.
En dénonçant cette corruption généralisée, Sanusi Lamido, désigné gouverneur de l’année 2010 selon The Banker, s’est attiré les foudres d’un président de plus en plus critiqué et qui romprait la loi tacite de l’alternance entre le Nord et le Sud, entre les musulmans et les chrétiens, s’il venait à se représenter à la fin de son mandat.