Tunisie Télecom, premier opérateur de téléphonie mobile et fixe, a fait une offre de départ volontaire à la retraite à ses employés de plus de 50 ans afin, selon sa direction, » de préserver les équilibres de l’entreprise, assurer la continuité des services et respecter ses engagements envers sa clientèle ».
Tunisie Télecom dont 35% de son capital, estimé à 884 millions de dinars, est détenu par l’opérateur étranger du golfen, ‘Emirates international telecommunications (EIT)’ justifie cette offre par les défis qui se posent à la société dans un secteur hautement concurrentiel avec deux autres opérateurs qui présentent les mêmes services en Tunsie, à savoir Tunisia et Orange Tunisie.
TT souligne néanmoins que les employés qui partiront à la retraite anticipée bénéficieront de leurs droits en plus d’une bonification sur le nombre des années restantes avant l’âge légal de la retraite (60 ans). TT indique , en outre, que les départs seront accompagnés par le recrutement de jeunes diplômés dans les domaines des nouvelles technologies, de l’information et des télécommnications (NTIC).
Pour les syndicats, cette offre n’est rien d’autre qu’un licenciement abusif déguisé dicté par le partenaire émirati qui veut augmenter ses bénéfices à travers la baisse des coûts de la production, notamment les charges salariales.
TunisieTelecom, société anonyme de droit public, avait cédé en 2009, 35% de son capital à l’opérateur émirati (EIT) dans une opération douteuse sous le régime de Ben Ali. Elle détenait l’essentiel du capital de l’opérateur mauritanien MATTEL, avant d’anoncer, fin 2013, sa volonté de céder 51% de ses parts. Une annonce de retrait du marché mauritanien qui lui a valu beaucoup de critiques en Tunisie, expliquant le changement de posture.
Beaucoup d’économistes ne comprenaient pas qu’au moment ou des opérateurs dans le même secteur profitaient des facilités d’accès au marché étrangers, Tunisie Télécom s’en désengage.