C »est lui qui avait imposé le président Michel Djotodia lors des accords de Libreville. A 43 ans, Noureddine Adam est l’homme de l’ombre de la Centrafrique, haï par les groupes chrétiens d’auto-défense qui l’accusent de rouler pour le Nord. Avant d’entériner sa démission tard dans la nuit du 9 au 10 janvier, Michel Djotodia a tenu à échanger avec cet officier atypique, qui gère également les services de renseignement de la Centrafrique.
Numéro deux de la Séléka, en parfaite entente avec Ndjamena, Noureddine Adam était ouvertement en bisbilles avec le président Djotodia depuis le mois d’août 2013. Accusé d’être tchadien par les anti-Balaka, ce Rounga bon teint a grandi entre le Soudan et l’Egypte où, en intégrant l’académie du Caire, il en est sorti avec les allures d’un « Moukhabarat » de l’ère Moubarak. Il complètera sa formation en Israël dans le dispositif du Mossad. Garde-corps d’une famille princière du Golfe, il tissera un réseau d’influence allant de Dubaï au Darfour. Il fera partie de la vague du retour, ces soldats centrafricains venus de partout grossir les rangs de la Convention des patriotes pour la justice et la paix, ancêtre de la Séléka. Propulsé numéro deux de la Séléka, il est l’homme de Ndjamena. L’après Michel Djotodia, désormais entériné, ne se fera pas sans cet officier énigmatique au sourire d’acier.