De 1970 à 2008, quelque 1 000 milliards de dollars ont quitté l’Afrique de manière illicite, selon un rapport que présente Thabo Mbeki ce 3 décembre à Accra. Les flux financiers illicites concernent les transferts issus de la corruption, du blanchiment d’argent, du commerce des armes et de la drogue, de la criminalité en générale mais aussi les activités des multinationales.
Adama Wade, envoyé spécial
Ces grandes compagnies étrangères représentent 60% des flux financiers illicites selon le rapport qui ne manquera pas de faire débat. Les flux financiers issus des commerces prohibés (crimes, drogue, armes) pèsent pour 35%. Quant à la corruption gouvernementale, qui fait souvent les choux gras de la presse africaine, elle pèse pour juste 5%.
Le rapport Mbeki est étayée par des études sectorielles et des travaux de recoupements de données obtenues de sources fiables (Union Africaine, Banque Africaine de Développement, Commission économique pour l’Afrique). Se voulant précis, le rapport établit une sorte de palmarès des pays les plus touchés par les flux financiers illicites. Il en ressort que le Nigeria et l’Egypte sont, en valeur absolue, les deux économies les plus concernées. Par région, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord sont les plus exposées à la différence de l’Afrique centrale, de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe.