Le Groupe Olam envisage de construire une méga-usine d’engrais d’Olam à l’île Mandji (Sud-Ouest) laquelle sera alimentée par le gaz produit dans cette ville. Le retard dans sa construction serait dû, en partie, à la lenteur des négociations avec les fournisseurs de gaz dont Perenco et Total Gabon.
Les travaux de construction de la future usine de production d’engrais de l’île Mandji, à dix kilomètres de Port-Gentil commenceront fin 2013 ou début 2014. Le groupe singapourien Olam, maître d’œuvre de ce projet à 2 milliards de dollars, peine en effet à signer un accord définitif avec Technip, sélectionné en octobre 2012 pour concevoir et construire l’ouvrage. Technip a réalisé l’an dernier l’étude de Front-end engineering and design (FEED) de l’usine, dont la production serait de 2 200 tonnes d’ammoniaque par jour et de 3 850 tonnes d’urée. En attendant de signer un accord définitif avec le groupe français, Olam a attribué au néerlandais Boskalis un contrat de dragage des rivages de Mandji, afin de préparer la construction d’un quai de près de 250 mètres de long. Celui-ci permettra d’accueillir les cargos pour exporter la production. Les diverses études sont terminées ainsi que le défrichage du terrain et le montant des investissements opérés à ce jour s’élève à près de 17 milliards de F CFA sur un investissement total estimé à 750 milliards de F CFA.
Si l’usine d’engrais sera implantée à Port-Gentil, Olam Gabon a besoin de plantations pour sa matière première à Mouila, dans le département de la Ngounié. Après les populations du Nord du Gabon qui contestaient les projets de la multinationale singapourienne Olam, ce sont celles du sud du Gabon, dans la province de la Ngounié, qui protestent également contre le projet Olam.
Le complexe de production d’urée (engrais), dénommé Gabon Fertilizer Company (GFC), qui fait également l’objet d’un accord avec la République gabonaise, doit être financé sur fonds propres par le Groupe Olam associé au groupe indien Tata Chemicals et à l’Etat gabonais, et par des financements externes internationaux. Dans sa phase de production, ce projet créera 350 emplois, selon Gupta Gagan, Directeur général d’Olam Gabon. Le Groupe Olam avait établi en 2010 avec le Gouvernement Gabonais un partenariat gagnant-gagnant basé sur des accords de développement de plusieurs projets comprenant, des Zones Economiques Spéciales, des plantations de palmier à huile et d’hévéa et une usine d’engrais. Le Gabon qui envisage la revitalisation de son agriculture, a placé ses espoirs sur le Groupe Olam pour mettre en « musique » la politique du président Ali Bongo Ondimba en matière d’industrialisation de la filière agricole. Car depuis plus de deux décennies, l’essentiel des besoins alimentaires du Gabon sont importés. Les populations gabonaises concernées par un emploi fondent de sérieux espoirs pour l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment ceux résidant aux abords des zones où Olam Gabon est établie.
Pour faire avancer son projet de Gabon Fertilizer Company, Olam Gabon a signé un premier investissement de 1,5 milliard de dollars dans la Zone franche de l’île Mandji en 2010 avec le groupe indien Tata Chemicals pour la construction d’une usine d’engrais. Mais le projet a pris du retard. En mars 2013, les administrateurs de la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale spécialisée dans les prêts au secteur privé, auraient pu voter un projet de prêt pour la future usine d’engrais gabonaise d’une valeur oscillant entre 150 et 200 millions de dollars américains. Au vu des retards accumulés par le projet, le vote a été repoussé.
Fin avril 2013, le ministère gabonais de l’Economie annonçait à Libreville, que le groupe singapourien Olam International avait décidé de ramener à moins de 50% sa participation dans l’usine de production d’urée Gabon fertilizer company (GFC) détenue à hauteur de 62,9% par Olam, 25,1% par l’indien Tata Chemicals et 12% par l’Etat gabonais.