Les investisseurs délaissent ces derniers temps les obligations à court terme de l’Etat kényan dans l’attente d’une hausse prochaine des taux d’intérêts. L’adjudication des bons du Trésor à 91 jours la semaine dernière n’a ainsi rapporté que 1,306 milliards de shillings (15 millions de dollars) sur les 3 milliards espérés (34 millions de dollars), un taux de souscription de seulement 44 %.
Une tendance similaire pour les bons à 182 jours et 364 jours qui n’ont respectivement permis de lever que 100 millions (1,14 millions de dollars, un taux de souscription de 3,7%) et 500 millions de shillings (5,7 millions de dollars, un taux de souscription de 16,5%). Cité par le quotidien Daily Nation, Alex Muiruri, analyste financier chez African Alliance Securities, a commenté cette contre-performance en expliquant que «…le marché considère les taux d’intérêts actuellement offerts par le gouvernement comme trop bas (entre 6 et 9 % selon les échéances). Celui-ci devra être amené à proposer une rémunération plus attractive s’il souhaite lever des fonds supplémentaires pour répondre à ses dépenses récurrentes de fonctionnement (paiement des salaires dans la fonction publique en particulier), en augmentation sensible ». Une position délicate pour l’Etat kényan, en situation de déficit budgétaire et qui a déjà relevé ses taux à plusieurs reprises au cours des dernières semaines.