La Sonelgaz, cette société publique de gaz et d’électricité, qui voit une quinzaine de ses cadres dirigeants dont le PDG convoqués par la justice et mis sous contrôle judiciaire pour non respect du code des marchés, affirme que la gestion des appels d’offres ne relève pas de ses prérogatives. Dans son bulletin de ce mois de juillet, entièrement consacré à cette affaire, Sonelgaz tente de rétablir les faits et de démontrer que son staff dirigeant n’a fait que suivre les directives de l’autorité commanditaire qui n’est autre que le ministère de l’Energie et des Mines.
Autrement dit, les directives de l’ex- ministre Chakib Khelil, qui était en poste au moment des faits, en 2006 en l’occurrence. «En 2006, et en vue de satisfaire la demande en énergie électrique à l’horizon 2011 et 2012, le ministère de l’Energie et des Mines, autorité commanditaire, a instruit Sonelgaz à travers son ex-direction générale de l’engineering (filialisée en 2009) de lancer deux appels d’offres pour le compte des futures sociétés de Terga et de Koudiet Eddraouch, comme cela avait été rapporté explicitement dans les avis d’appels d’offres», explique Sonelgaz.
Le capital social des sociétés Sharikat Kahraba Koudiet Eddraouch (SKD) et Sharikat Kahraba Terga (SKT) était détenu lors de leur constitution à hauteur de 51% par Sonelgaz et 49% par Sonatrach. Mais, face aux mêmes soumissionnaires du fait que les autres constructeurs potentiels avaient déclaré n’être pas en mesure de répondre aux appels d’offres compte tenu de leurs capacités toutes engagées par ailleurs, explique Sonelgaz, tout en assurant que la décision de donner suite ou non aux appels d’offres des centrales électriques, commandités par l’autorité de tutelle, ne relevait ni de la responsabilité de Sonelgaz ni de son ex-direction générale de l’engineering, du fait même que la loi n°02/01du 5 février 2002 ne leur a pas attribué ce pouvoir.
Toutefois, le groupe indique qu’au-delà des conséquences d’un déficit grave en matière d’approvisionnement en énergie électrique du pays et qui pouvait porter atteinte à l’ordre public, le coût d’une défaillance en puissance de 1 200 MW en terme de satisfaction de la demande en d’électricité durant un mois, occasionne à la collectivité des pertes de 1,5 à 3 milliards de dollars par mois.
Youcef MAALLEMI – Alger